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Espaces préhilbertiens et euclidiens

On propose des exercices corrigés sur les espaces préhilbertiens et euclidiens. Des matrices orthogonales et endomorphismes symétriques sont aussi utiliser dans cet article.

Exercices d’apprentissage sur les espaces préhilbertiens

Exercice 1: Soient $E_1,E_2,\cdots,E_n$ des sous-espaces vectoriels orthonormés deux à deux d’un espace préhilbertien $(E,\|\cdot\|)$. Montrer que la somme $E_1+E_2+\cdots+E_n$ est directe.

Solution: Soit $(x_1,x_2,\cdots,x_n)\in E_1\times E_2\times\cdots\times E_n$ tel que $x_1+x_2+\cdots+x_n=0_E$. En appliquant le théorème de Pythagore, on a \begin{align*}\|x_1\|^2+\cdots+\|x_n\|^2=0\end{align*} Ce qui implique $\|x_1\|^2=\cdots=\|x_n\|^2=0$, et donc $x_i=0_E$ pour tout $i=1,2,\cdots,n$. Ce qu’il fallait démontrer.

Exercice 2: Soit $A$ et $B$ deux matrices dans l’espace des matrices $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. On pose $\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB)$.

  1.  Montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.
  2. Montrer que la famille $\{E_{ij} : 1\le i,j\le n\}$ de matrices élémentaires de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ est une base orthonormée pour produit scalaire précédent.
  3. Montrer que la norme euclidienne associée à ce produit scalaire satisfait \begin{align*} \|AB\|\le \|A\|\,\|B\|,\quad \forall A,B,\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R}).\end{align*}
  4.  Soit $\varphi:\mathscr{M}_n(\mathbb{R})\to\mathbb{R}$ une forme linéaire. Montrer qu’il existe $A\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ tel que $\varphi(M)={\rm tr}(AM)$ pour tout $M\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.

Solution: 1- D’une part, puisque $A$ et $B$ sont dans $\mathscr{M}_n(\mathbb{R}),$ alors aussi $^tAB\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. Donc on peut calculer la trace de $^tAB,$ et par suite l’application $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est bien définie de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})\times \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ dans $\mathbb{R}$. D’autre part, a\begin{align*}\langle B,A\rangle ={\rm tr}(^tBA)={\rm tr}(^t(^tAB)).\end{align*}Comme la trace est la même pour une matrice et sa transposés, alors\begin{align*}\langle B,A\rangle ={\rm tr}(^tAB)=\langle A,B\rangle.\end{align*}Ceci montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est symétrique. Pour $A,B,C\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ et $\alpha,\beta\in\mathbb{R},$ on a \begin{align*}\langle A,\alpha B+\beta C\rangle&={\rm tr}(^tA(\alpha B+\beta C))={\rm tr}(\alpha ^tAB+\beta ^tAC)\cr &= \alpha {\rm tr}(^tAB)+\beta {\rm tr}(^tAC)\cr & = \alpha \langle A,B\rangle+\beta \langle A,C\rangle,\end{align*} puisque la trace est linéaire. Ainsi $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est une forme bilinéaire symétrique. Montrons qu’elle est aussi postive. Pour cela on note $A=(a_{ij})_{1\le i,j\le n}\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. On a alors \begin{align*} \langle A,A\rangle=\sum_{i=1}^n (^tAA)_{ii}&=\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n (^tA)_{ij}(A)_{ji}\cr &= \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n a^2_{ji}\ge 0.\end{align*} De plus si $\langle A,A\rangle=0$ alors $a^2_{ji}=0$ pour tout $i,j$, car la somme des termes positifs est nulle si tous les termes de cette somme sont également nuls. Ceci montre que $\langle \cdot,\cdot\rangle$  est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. La norme associée à ce produit scalaire est donnée par:\begin{align*} \|A\|=\sqrt{{\rm tr}(^tAA)}=\left(\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n a^2_{ij}\right)^{\frac{1}{2}}.\end{align*}

2- Ici, il convient de noter que $E_{ij}E_{k\ell}=\delta_{jk}E_{i\ell}$. On rappelle que $\delta_{jk}$ désigne le symbole de Kronecker, égal à 1 si $j=k$ et 0 sinon. Maintenant, pour tout $(i,j)$ et $(k,\ell)$ dans $\{1,2,\cdots,n\}^2$ on a \begin{align*} \langle E_{ij},E_{k\ell}\rangle&= {\rm tr}(^tE_{ij}E_{k\ell})={\rm tr}(E_{ji}E_{k\ell})\cr &= \delta_{ik} {\rm tr}(E_{j\ell})=\delta_{ik}\delta_{j\ell},\end{align*}car ${\rm tr}(E_{j\ell})=\delta_{j\ell}$. ainsi \begin{align*} \langle E_{ij},E_{k\ell}\rangle=\begin{cases} 1,& (i,j)=(k,\ell),\cr 0,&\text{sinon.}\end{cases}\end{align*} Donc la famille $(E_{ij})_{i,j}$ est orthonormale et donc c’est une base orthonormale de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ pour ce particulier produit scalaire.

3- Soit $A,B\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ avec $A=(a_{ij})$ et $B=(b_{ij})$ et soit $C=AB=(c_{ij})$. On rappelle que \begin{align*} c_{ij}=\sum_{k=1}^n a_{ik}b_{kj}.\end{align*} Donc \begin{align*} \|AB\|^2=\|C\|^2&=\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n c^2_{ij}\cr &= \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n\left( \sum_{k=1}^n a_{ik}b_{kj} \right)^2. \end{align*} En appliquant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on obtient  \begin{align*} \|AB\|^2&\le  \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n\left( \sum_{k=1}^n a^2_{ik}\right)\left(\sum_{k=1}^nb^2_{kj} \right)\cr & = \left( \sum_{i=1}^n \sum_{k=1}^n a^2_{ik}\right)\left(\sum_{j=1}^n\sum_{k=1}^nb^2_{kj}\right)\cr &=\|A\|^2\|B\|^2.\end{align*} On passe à la racine carrée qui est une fonction de croisement, on obtient $\|AB\|\le \|A\|\|B\|$.

4- On $(\mathscr{M}_n(\mathbb{R}),\langle,\cdot,\cdot\rangle)$ est un espace euclidien pour le produit scalaire $\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB)$. Comme $\varphi$ est une forme linéaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$, alors il existe $Q\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ tel que $\varphi(M)=\langle Q,M\rangle$ pour tout $M\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. Si on pose $A=^tQ\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R}),$ alors on a $\varphi(M)={\rm tr}( ^tQ M)={\rm tr}(AM)$ pour tout $M$.

Exercice: On note par $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ l’espace des matrices carrées d’ordres $n$ de coefficients réels. On défini\begin{align*}\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB).\end{align*}

  1. Montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.
  2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur $B\in \mathscrl{M}_n(\mathbb{R})$ pour que l’application\begin{align*}f: \mathscr{M}_n(\mathbb{R})\longrightarrow \mathscr{M}_n(\mathbb{R}),\quad f(A)=AB\end{align*}soit un automorphisme orthogonal de $\mathscr{M}_n(mathbb{R})$.
  3. Soit ${\rm GL}_n(\mathbb{R})$ l’espace des matrices inversible d’ordres $n$. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur $B\in {\rm GL}_n(\mathbb{R})$ pour que l’application $f(A)=B^{-1}AB$ soit un automorphisme orthogonal de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.

Solution

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