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Suites de nombres réels: Exercices corrigés

Dans cet article, nous plongerons dans l’univers des suites de nombres réels à travers une série d’exercices corrigés. Chaque exercice sera soigneusement décortiqué pour illustrer les concepts clés et renforcer votre compréhension. Préparez-vous à développer vos compétences en analyse séquentielle tout en démystifiant ces énigmes numériques.

Dans le monde des mathématiques, les suites de nombres réels jouent un rôle essentiel en étudiant les comportements séquentiels et les tendances numériques. Ces séquences ordonnées de nombres offrent des perspectives fascinantes pour explorer les notions de convergence, de limite et de croissance.

Série d’exercices corrigés sur les suites de nombres réels

Convergence et limite de suites

Exercice 1:

1- Montrer que les suite suivantes sont convergente$$ u_n=\frac{\sin(n^7)}{n},\quad v_n=\frac{(-1)^n}{n^2},\quad w_n=\sin(\frac{1}{2^n}). $$

2- Soit $\alpha\in \mathbb{R}$. Montrer que la suite suivante $$ v_n=\frac{E(\alpha \sqrt{n})}{\sqrt{n}} $$ est convergente et donner sa limite.

3- Calculer les limites des suites suivantes $$ a_n:= \frac{2^n-3^n}{2^n+3^n},\qquad b_n:= \left(\frac{1}{n}+\frac{e^{-n^2}}{2}\sin(n^4)\right)^n. $$

1- Pour la suite $(u_n)_n$ on utilse le fait que $|\sin(x)\le 1|$ pour tout $x\in \mathbb{R}$. Donc $|u_n|\le \frac{1}{n}$ pour tout $n\ge 1$. Comme $\frac{1}{n}\to 0$ as $n\to+\infty$, alsors $u_n\to 0$ quand $n\to+\infty$.

Pour la suite $(v_n)_n$, on utilse le fait que $|(-1)^n|=1$. Donc $|v_n|=\frac{1}{n^2}\to 0$ quand $n\to+\infty$. Ce qui implique que $u_n\to 0$.

Pour $(w_n)_n$ on utilse cette fois ci le faite que $|\sin(x)\le |x|$ pour tout $x\in \mathbb{R}$. Ainsi $|w_n|\le \frac{1}{2^n}$. Mais $\frac{1}{2^n}$ est le terme général d’une suite géométrique de raison $\frac{1}{2}\in ]0,1[$, donc  $\frac{1}{2^n}\to 0$ quand $n\to+\infty$. Ceci implique que la suite $(w_n)_n$ converge vers $0$.

2- On sait d’après les propriétés de la partie entière des nombres réels que $E(\alpha\sqrt{n})\le \alpha \sqrt{n} < E(\alpha\sqrt{n})+1 $. Ce qui donne $\alpha \sqrt{n}-1< E(\alpha\sqrt{n})\le \alpha \sqrt{n}$. Pour tout $n\ge 1$, on divsie par $\sqrt{n}$ et on trouve $$\alpha-\frac{1}{\sqrt{n}} < v_n\leq \alpha.$$ D’où $v_n\to \alpha$ quand $n\to+\infty$.

3- On a \begin{align*}a_n&=\frac{3^n \left(\left(\frac{2}{3}\right)^n-1\right)}{3^n \left(\left(\frac{2}{3}\right)^n+1\right)} \cr & = \frac{\left(\frac{2}{3}\right)^n-1}{\left(\frac{2}{3}\right)^n+1}.\end{align*}comme $\left(\frac{2}{3}\right)^n\to 0$ quand $n\to +\infty,$ on a alors $a_n\to -1$ quand $n\to +\infty$. Pour la suite $(b_n)$, nous allons la majorée par une suite géométrique de raison dans $]0,1[$. En effet, comme nous allons tendre $n\to +\infty$, on prend par exemple $n\ge 2$. Comme $\frac{1}{n}\le \frac{1}{2},\;0 < e^{-n^2} < 1$ et $|\sin(n^4)|le 1$, alors alors \begin{align*}\left|\frac{1}{n}+\frac{e^{-n^2}}{2}\sin(n^4)\right|&\le \frac{1}{n}+ \frac{e^{-n^2}}{2}|\sin(n^4)|\cr &\le \frac{1}{2}+\frac{1}{2}=\frac{1}{4}.\end{align*}Donc $|b_n|\le \left(\frac{1}{4}\right)^n$. Ceci montre que $b_n\to 0$ quand $n\to +\infty$.

Exercice: Calculer la limite des suites suivantes $$ u_n=\sqrt{2n+1}-\sqrt{n+1},\quad v_n=\left(1+\frac{1}{n}\right)^n.$$

$\bullet$ En utilisant le conjugué, on a \begin{align*} u_n&=\frac{(2n+1)-(n+1)}{ \sqrt{2n+1}+\sqrt{n+1}} \cr &= \frac{n}{ \sqrt{2n+1}+\sqrt{n+1}}\cr &= \frac{1}{ \sqrt{2+\frac{1}{n}}+\sqrt{1+\frac{1}{n}}}.\end{align*} Ainsi $$ \lim_{n\to\infty} u_n=\frac{1}{\sqrt{2}+1}.$$

$\bullet$ En utlise la fonction exponentielle, on a alors $$ v_n=e^{\ln\left(1+\frac{1}{n}\right)^n}=e^{n \ln\left(1+\frac{1}{n}\right)}$$ Soit la fonction $f(x)=\ln(1+x)$ pour $x\ge 0$. Cette fonction est derivable sur $\mathbb{R}^+$, en particulier on $0$ et $f'(0)=1$. Ce qui implique que $$ \lim_{n\to\infty} nf(\frac{1}{n})=f'(0)=1.$$ Maintenant revenant a notre suite $v_n$, par continuite de la fonction exponentielle, $$ \lim_{n\to\infty} v_n =e^{ \lim_{n\to\infty} nf(\frac{1}{n})} =e.$$

Suites définies par des sommes

Exercice 2:

1- Montrer que les suite de nombres reels suivante est convergente et calculer sa limite $$ u_n=(2n+1)\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{5n^2+k}.$$

2- Montrer que la suite suivante $$ A_n:=\frac{1}{1+|\cos(1)|}+ \frac{1}{1+|\cos(2)|\sqrt{2}}+\cdots+\frac{1}{1+|\cos(n)|\sqrt{n}} $$tend vers $+\infty$ quand $n\to+\infty$.

1- Nous allons entourer la suite $(u_n)_n$ de deux suites qui ont la même limite. En effet $$ \frac{2n+1}{5n^2+n}\le u_n \le (2n+1) \sum_{k=1}^{n}\frac{1}{5n^2+1}=\frac{2n^2+n}{5n^2+1}.$$

D’autre part, pour tout $n\ge 1,$ $$ \frac{2}{5n+1}=\frac{2n}{5n^2+n}\le \frac{2n+1}{5n^2+n}\le u_n.$$ Ainsi, pour tout $n\ge 1$, on a $$ \frac{2}{5n+1}\le u_n\le \frac{2n^2+n}{5n^2+1}$$

Or les deux suites qui entourent la suite $u_n$ ont une limite commune égale à $\frac{2}{5}$. Cela implique que $u_n\to \frac{2}{5}$ quand $n\to\infty$.

2- On a $$ A_n=\sum_{k=1}^n \frac{1}{1+|\cos(k)|\sqrt{k}} $$ D’autre part, comme $|\cos(k)|\le 1$ et $\sqrt{k}\le \sqrt{n}$ pour tout $k=1,\cdots,n$, alors $1+|\cos(k)|\sqrt{k}\le 1+\sqrt{n}$. Donc $$ A_n\ge \sum_{k=1}^n \frac{1}{1+\sqrt{n}}= \frac{n}{1+\sqrt{n}}\underset{n\to\infty}{\longrightarrow}+\infty. $$ Ainsi $A_n\to+\infty$ quand $n\to+\infty$.

Somme Harmonique

Exercice 3: ⭐⭐ Soit la suite harmonique $(H_n)_n$ définie par $$ H_n=1+\frac{1}{2}+\cdots+\frac{1}{n},\quad n\ge 1.$$

1- Jusfifier que $(H_n)_n$ est une suite croissante.

2- Montrer que pour tout entier $n\ge 1$, on a $$ H_{2n}-H_n\ge \frac{1}{2}.$$

3- En raisonnant par l’absude montrer que la suite $(H_n)_n$ est divergente, et plus précisément $H_n\to +\infty$ quand $n\to+\infty$.

1- Pour tout $n\ge 1$ on a $$ H_{n+1}-H_n=\frac{1}{n+1} > 0.$$ Donc la suite $(H_n)_n$ est strictement croissante.

2- Pour tout $n\ge 1$, \begin{align*} H_{2n}-H_n &= \sum_{k=n+1}^{2n} \frac{1}{k}\cr & \ge \sum_{k=n+1}^{2n} \frac{1}{2n} =\frac{n}{2n}=\frac{1}{2}.\end{align*}

3- Nous allons montrer que la suite $(H_n)_n$ n’est pas majorée. Par l’absurd, supposons que $(H_n)_n$ est majorée. Comme elle est croissante, alors il existe un nombre réel $\ell\in\mathbb{R}$, tel que $H_n\to \ell$ quand $n\to\infty$. Comme $(H_{2n})_n$ est une sous-suite de $(H_n)_n$, alors $H_{2n}\to \ell$ quand $n\to\infty$. Ainsi $$ 0=\lim_{n\to\infty} (H_{2n}-H_n)\ge \frac{1}{2},$$ ce qui est absurde. Donc la suite $(H_n)_n$ n’est pas majorée et strictement croissante, elle croît donc vers $+\infty$.

Exercices sur les suites récurrentes

Exercice 4: ⭐⭐ Soit $F:\mathbb{R}\to \mathbb{R}$ une application telle qu’il existe $\gamma\in ]0,1[$ avec $|F(x)-F(y)|\le \gamma |x-y|$ pour tout $x,y\in\mathbb{R}$. Soit $u_0\in\mathbb{R}$ et $u_{n+1}=F(u_n)$ pour tout $n$. Montrer que la suite $(\frac{u_n}{n})_{n\ge 0}$ tend vers zero.

Premiere etape: Montrons que pour tout $n,$ $|u_{n+1}-u_{n}|\le a \gamma^n$ avec $a=|u_1-u_0|$. C’est vrai pour $n=0$. Supposons que c’est aussi vrai pour $n$. Alors \begin{align*}|u_{n+2}-u_{n+1}|&=|F(u_{n+1})-F(u_n)|&\le \gamma |u_{n+1}-u_n|\cr & \le \gamma a \gamma^n=a \gamma^{n+1}.\end{align*} Deuxieme etape: Montrons que $\frac{u_n}{n}\to 0$ quand $n\to\infty$. En effet, d’apres la premiere etape on a $|u_{n+1}-u_n|\to 0$ quand $n\to\infty$, car $\gamma^n\to 0$ puisque $\gamma\in]0,1[$. Ainsi pour tout $\varepsilon>0,$ il existe $N_0\in\mathbb{N}$ tel que pour tout $n\ge N_0$ on a $|u_{n+1}-n_n|\le \varepsilon$. Ceci implique $|u_n|\le |u_{N_0}|+(n-N_0)\varepsilon$ pour tout $n\ge N_0$. D’autre part, il est claire qu’il existe $N_1\in\mathbb{N}$ tel que $|\frac{u_{N_0}}{n}|\le \varepsilon$ pour tout $n\ge N_1$. Si on prend $N:=\max(N_0,N_1),$ alors pour tout $n\ge N$ on a \begin{align*} \left| \frac{u_n}{n}\right|\le \varepsilon+\left(1-\frac{N_0}{n}\right)\le 2\varepsilon.\end{align*}D’où le résultat.

Exercices sur les sous-suites (Bolzano-Weierstrass)

Exercice 5: ⭐⭐⭐⭐ Soit $(u_n)_n$ une suite de nombres réels telle que $|u_n|$ ne tend pas vers $+\infty$ lorsque $n\to+\infty$. Montrer que $(u_n)_n$ admet au moins une valeur d’adhérence.

Ici il faut faire attension, l’hypothese de l’exercice n’implique pas que la suite $(u_n)$ est bornee, et donc on peut pas directement utiliser le theoreme de Bolzano-Weierstrass. Mais tout de meme nous allons utiliser se theoreme indirectement. En fait, par hypothese, il existe un reel $M>0,$ tel que pour tout $N\in\mathbb{N},$ il existe $n_1\in\mathbb{N}$ tel que $n_1>N$ et $|u_{n_1}|\le M$. On repete la meme chose pour $n_1,$ il existe $n_2\in\mathbb{N}$ tel que $n_2>n_1$ et $|u_{n_2}|\le M$. Ainsi de suite pour tout $k$, il existe $n_k\in\mathbb{N}$, $n_k>n_{k-1}$ et $|u_{n_k}|\le M$. On a donc construit une application strictement croissante $\varphi:\mathbb{N}\to\mathbb{N}$ tel que $\varphi(k)=n_k$ pour tout $k$. On a donc $|u_{\varphi(n)}|\le M$ pour tout $n$. Si on pose $w_n=u_{\varphi(n)},$ alors $(w_n)_n$ est une suite bornée. Par suite, le Théorème de Bolzano-Weierstrass implique qu’il existe une application strictement croissante $\psi:\mathbb{N}\to\mathbb{N}$ et il existe un nombre réel $\lambda\in\mathbb{R}$ tel que $w_{\psi(n)}\to \lambda$ quand $n\to\infty$. Mais $w_{\psi(n)}=u_{\varphi(\psi(n))}=u_{\xi(n)}\to\lambda$ quand $n\to\infty,$ avec $\xi=\varphi\circ\psi:\mathbb{N}\to\mathbb{N}$ strictement croissante. Ainsi $\lambda$ est une valeur d’adherence de la suite $(u_n)_n$.

Exercice 6: ⭐⭐ Soit $(u_n)_n$ une suite de nombres réels. Montrer que si les sous suites $(u_{2n})_n,$ $(u_{3n})_n,$ et $(u_{2n+1})_n,$ converegent, alors la suite mère $(u_n)_n$ converge aussi.

Pour montrer que la suite $(u_n)_n$ converge il suffit de montrer que les sous suites $(u_{2n})$ et $(u_{2n+1})$ ont la même limite $\ell$. Comme les trois séquences $a_n:=(u_{2n})_n,$ $b_n:=(u_{3n})_n,$ et $c_n:=(u_{2n+1})_n$, convergent, alors l’idée est de construire des sous-suites communes à $(a_n)_n,$ $(b_n)_n,$ d’une part et a $(b_n)_n,$ $(c_n)_n,$ d’autre part. En effet, si nous choisissons une fonction strictement croissante $\varphi(n)=3n,$ alors $a_{\varphi(n)}=u_{6n}$ est une sous-suite de $(a_n)_n$. De plus si on prend une fonction strictement croissante $\psi(n)=2n,$ alors $b_\psi(n)=u_{6n}$ est une sous-suite de $(b_n)$. Ainsi On a $(u_{6n})$ est une sous-suite commune a $(a_n)_n$ et $(b_n)$. Donc $\lim_{n\to\infty} a_n=\lim_{n\to\infty}u_{6n}=\lim_{n\to\infty}b_n$. De la même façon on montre que $(u_{6n+3})_n$ est une sous-suite commune a $(b_n)_n$ et $(c_n)_n,$ ce qui montre que $\lim_{n\to\infty}b_n=\lim_{n\to\infty} c_n$. Alors les suites $(a_n)_n$ et $(b_n)_n$ ont même limite.

Point fixe (non standard)

De manière générale, on doit résoudre l’équation fonctionnelle $g(x)=x$, on cherche si $f$ est une contraction et on applique donc le théorème du point fixe de Banach-Picard. Dans l’exercice suivant nous considérerons une fonction $g$ qui n’est pas vraiment contractive.

Exercice: ⭐⭐⭐ Soit $g:[a,b]\to [a,b]$ une fonction continue vérifiant $$ |g(t)-g(s)|<|t-s|,\qquad \forall t,s\in [a,b],;t\neq s.$$

1- Montrer qu’il existe un unique $\lambda\in [a,b]$ solution de l’équation $g(x)=x$.

2- Soit la suite récurrente $v_0\in [a,b]$ et $v_{n+1}=g(v_n)$ pout tout $n\in\mathbb{N}$. Montrer que la suite $(|v_n-\lambda|)_n$ est monotone et est convergente vers une limite $\mu$.

3- Montrer qu’il existe une sous-suite $(v_{\varphi(n)})$ de la suite $(v_n)$ telle que $v_{\varphi(n)}\to \rho$ avec $\rho=\lambda+\mu$ ou $\rho=\lambda-\mu$.

4- Dans cette question on suppose que $\rho=\mu+\lambda$. En utilisant la question (1), montrer que $\mu=0$ et que $v_n\to \lambda$ quand $n\to+\infty$.

1- Soit $h:[a,b]\to \mathbb{R}$ la fonction définie par $h(t)=g(t)-t$. Comme $g$ est continue sur $[a,b],$ alors $h$ est continue sur $[a,b]$. Puisque $g([a,b])\subset [a,b]$ alors $h(a)=g(a)-a\ge 0$ et $h(b)=g(b)-b\le 0$. Maintenant, par application du théorème des valeurs intermédiaires, il existe au moins $\lambda\in [a,b]$ tel que $h(\lambda)=0,$ et donc $g(\lambda)=\lambda$. Supposons qu’il existe un autre $\lambda’\in [a,b]$ tel que $\lambda’\neq\lambda$ et $g(\lambda’)=\lambda’$. Alors par l’inégalité en haut, on a $$ |\lambda-\lambda’|=|g(\lambda)-g(\lambda’)|< |\lambda-\lambda’|.$$ Absurde. Donc $\lambda=\lambda’$, c’est l’unicité!!

2- Comme $g(\lambda)=\lambda,$ alors pour tout $n\in \mathbb{N}$ on a $$ |v_{n+1}-\lambda|=|g(v_n)-g(\lambda)|<|v_n-\lambda|. $$ Ce qui montre que la suite $(|v_n-\lambda|)$ est (strictement) décroissante. Comme les termes de cette suite sont tous positifs, alors la suite est minorée par $0$ et donc elle est convergente. Il existe donc un réel $\mu\in\mathbb{R}^+$ tel que\begin{align*}\tag{$\Sigma$}\lim_{n\to +\infty} |v_n-\lambda|=\mu.\end{align*}

3- Comme la suite $(|v_n-\lambda|)$ est convergente, alors elle est bornée par un certain $M\ge 0$ réel. Ainsi $|v_n|\le |\lambda+M$ pour tout $n\ge 0$. Maintenant, grâce au théorème de Bolzano-Weierstrass, nous pouvons extraire une sous-suite convergente de la suite $(v-n)_n$. Il existe donc une fonction strictement croissante $\varphi:\mathbb{N}\to \mathbb{N}$ et un nombre réel $\rho$ tel que $v_{\varphi(n)}\to \rho$ quand $ n\to\infty$. De plus nous avons $|v_{\varphi(n)}-\lambda|\to |\rho-\lambda|$ quand $n\to +\infty$ (car la fonction valeur absolue $t\mapsto |t| $ est continu sur $\mathbb{R}$). D’après ($\Sigma$) on a alors $|\rho-\lambda|=\mu$. Cela implique $\rho-\lambda=\pm \mu$.

4- Supposons $\rho=\lambda+\mu$ et montrez que $\mu=0$. Comme la fonction $g$ est continue alors $g(v_{\varphi(n)})\to g(\rho)$ quand $n\to\infty$. D’autre part, $g(v_{\varphi(n)})=v_{\varphi(n)+1}$ est une sous-suite de $(v_n)_n$. Donc $g(v_{ \varphi (n)})\to \rho$ quand $n\to\infty$. Par unicité de la limite on a $g(\rho)=\rho$. Et par unicité du point fixe de $g$, on a $ \rho=\lambda$. Cela implique que $\mu=0$.

Suites récurrence et suites de Cauchy

Exercice: ⭐⭐

1- Soit $(v_n)$ une suite de nombres réels tel qu’ils existent des constantes $\gamma\in ]0,1[$ et $c>0$ vérifiant $$ |v_{n+1}-v_n|\le c\gamma^n,\qquad \forall n\in\mathbb{N}. $$ Montrer que $(v_n)$ est une suite convergente.

2- Soit $f:I\to \mathbb{R}$ une fonction telle que $f(I)\subset I$ et il existe $k\in ]0,1[$ tel que $$ |f(x)-f(y)|\le k |x-y|,\qquad \forall x,y\in I.$$ Montrer que la suite récurrente définie par $u_0\in I$ et $u_{n+1}=f(u_n)$ pour tout $n\in\mathbb{N}$ est convergente vers un $\ell\in I$ tel que $f(\ell)=\ell$.

1- Il suffit de montrer que $(v_n)$ est une suite de Cauchy. En effet, soient $p,n\in\mathbb{N}$. Il faut donc montrer que la distance $|v_{p+n}-v_n|$ désque $n$ dépasse un certain rang $n_0\in\mathbb{N}$. On sait déjà estimer la différence des termes d’indice successifs. L’idée donc est d’écrire $v_{p+n}-v_n$ comme somme de telle différence. Il faut ajouter et retrancher les mêmes termes \begin{align*}v_{p+n}-v_n&=(v_{p+n}-v_{p+n-1})+(v_{p+n-1}-v_{p+n-2})+\cdots+(v_{p+n-(p-1)}-v_{n})\cr &= (v_{p+n}-v_{p+n-1})+(v_{p+n-1}-v_{p+n-2})+\cdots+(v_{n+1}-v_{n}).\end{align*}En utilisant l’inégalité triangulaire on trouve\begin{align*}|v_{p+n}-v_n|& \leq |v_{p+n}-v_{p+n-1}|+|v_{p+n-1}-v_{p+n-2}|+\cdots+|v_{n+1)}-v_{n}| \cr & \le c \left(\gamma^{n+p-1}+\gamma^{n+p-2}+\cdots+\gamma^{n}\right)\cr & \le c \gamma^n \left(\gamma^{p-1}+\gamma^{p-2}+\cdots+1\right) \cr & \le c \gamma^n \frac{1-\gamma^p}{1-\gamma}.\end{align*}Comme $\gamma\in ]0,1[$ alors $0 < 1-\gamma^p < 1$. On a alors $$ |v_{p+n}-v_n|\leq \frac{c}{1-\gamma}\gamma^n. $$ On sait que $\gamma^n\to 0$ quand $n\to +\infty$ (suite géométrique de raison $\gamma\in ]0,1[$). Alors $|v_{p+n}-v_n|\to 0$ quand $n\to +\infty$. Donc for all $\varepsilon>0$ il existe $n_0\in \mathbb{N}$ tel que pour tout $p,n\in\mathbb{N}$, on a \begin{align*}n > n_0,\Longrightarrow, |v_{p+n}-v_n|< \varepsilon.\end{align*}Ceci montre que $(v_n)$ est une suite de Cauchy dans $\mathbb{R,}$ donc elle est convergente.

2- Pour tout $n\in\mathbb{N}$ on: $$|u_{n+1}-u_n|=|f(u_n)-f(u_{n-1})|\le k |u_n-u_{n-1}|.$$ Aprés plusieurs itérations on trouve $$ |u_{n+1}-u_n|\le c k^n.$$ avec $c:=|u_1-u_0|$. Ainsi, d’après la question (1), la suite $(u_n)$ est convergente vers un élément $\ell\in \mathbb{R}$ telle que $\ell=f(\ell)$

Résumé du cours: Suites de nombres réels

Une suite de nombres réels est une application $ u : \mathbb {N} \to \mathbb{R} $, $ n \mapsto u (n) $. Au lieu de $ u (n) $ on écrit $ u_n $ et la suite sera notée $ (u_n) _n $ ou $ (u_n)_{n \ge 0} $ si la suite commence à partir de $ 0 $ et $ (u_n ) _ {n \ge n_0} $ si la suite est définie pour $ n \ge n_0 $ pour un entier $ n_0 $.
 
Une suite $ (u_n) _n $ est dite convergente si elle admet une limite finit quand n est assez grand. Voir le cours qui donne une explication élégante de la convergence des suites.
 
La suite est dite divergente si la limite est égale à $\pm  \infty$  ou si  la limite n’existe pas. Par exemple la suite de terme général  $u_n=\sin(n)$ n’a pas de limite (car la fonction $x\mapsto \sin(x)$ est une fonction continue, $2\pi$-périodique et elle oscille entre $-1$ et $1$ un nombre infini de fois).

On général pour vérifier qu’une suite de nombres réels est convergente, on utilise l’une des propriétés suivantes: 

 Croissante et majorée: $u_{n+1}\ge u_n$ et $u_n \le M$ pour tout $n$, et pour un certain $M\in\mathbb{R}$.
Décoissante et  minorée: $u_{n+1}\le u_n$ et $u_n \ge m$ pour tout $n$, et pour un certain $m\in\mathbb{R}$.
Le principe des gendarmes:  $v_n\le u_n\le w_n$ avec $(v_n)_n$ et $(w_n)_n$ ont même limite $\ell\in \mathbb{R}$. Dans ce cas, la suite $(u_n)_n$ a $ell$ comme limite.
$|u_n|\le \alpha_n$ avec $\alpha_n$ est une suite connu qui tend vers $0$. Dans ce cas, $u_n$ tend aussi vers $0$ quand $n$ tend vers $+\infty$.
Si la $(u_n)_n$ est une suite de Cauchy, alos elle est convergente.

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