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Exercices corrigés sur les développements limités

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Découvrez une série complète d’exercices corrigés sur les développements limités, conçus pour affiner votre intuition quant au comportement local des fonctions. Perfectionnez vos compétences en manipulation des séries de Taylor et gagnez en confiance pour aborder avec succès des situations réelles en analyse mathématique. Préparez-vous à maîtriser cette puissante méthode d’approximation mathématique pour calcul des limites des fonctions.

Une sélection d’exercices de développements limités

Calcul de limites de fonctions

Exercice: Déterminer les limites suivantes

  1. $\displaystyle\lim_{x\to 0}\left( \frac{\tan(x)}{x}\right)^{\frac{1}{x^2}}$
  2. $\displaystyle\lim_{x\to 0}(1+\sin(x))^{\frac{1}{x}}$

  1. La fonction $\frac{\tan(x)}{x}$ est positive sur un voisinage très petit de $0$, à condition que ce voisinage soit exclu de $0$. Pour $x$ tres proche de $0$ on a $$ \ln\left(\left( \frac{\tan(x)}{x}\right)^{\frac{1}{x^2}} \right)=\frac{1}{x^2} \ln\left(\frac{\tan(x)}{x}\right).$$ Le développement limité de la fonction $\mapsto \tan(x)$ au point $0$ nous donne $$ \tan(x)=x+\frac{x^3}{3}+O(x^3).$$ Donc $$ \ln\left(\left( \frac{\tan(x)}{x}\right)^{\frac{1}{x^2}} \right)= \frac{1}{x^2}\ln(1+\frac{x^2}{3}+O(x)=\frac{1}{3}+O(x).$$ (Ici on a utiliser $\ln(u)\sim u$ si $n\to 0$). Ainsi $$ \lim_{x\to 0}\left( \frac{\tan(x)}{x}\right)^{\frac{1}{x^2}} =e^{\frac{1}{3}}.$$
  2. De même $$ \ln\left((1+\sin(x))^{\frac{1}{x}}\right)=\frac{1}{x} \ln(1+\sin(x)\sim \frac{\sin(x)}{x}.$$ Ainsi $$ \lim_{x\to 0}(1+\sin(x))^{\frac{1}{x}}=e.$$

Exercice: Etudier le développement limité de $f$ en $0$ dans les cas suivants:\begin{align*}1.\; f(x)=\ln(1+x^2)\quad(\text{l’ordre}\;6),\qquad 2.\; f(x)=\frac{\ln(1+x)}{x+1} \quad(\text{l’ordre}\;3).\end{align*}

  1. On sait que le $DL_3(0)$ de la fonction $u\mapsto \ln(1+u)$ est donné par:\begin{align*}\ln(1+u)=u-\frac{u^2}{2}+\frac{u^3}{3}+o(u^3).\end{align*}En faisant le changement de variable $u=x^2,$ donc si $u$ est au voisinage de $0$ alors aussi $x^2$ est au voisinage de $0$, donc on a\begin{align*}\ln(1+x^2)&=x^2-\frac{(x^2)^2}{2}+\frac{(x^2)^3}{3}+o((x^2)^3)\cr & x^2-\frac{x^4}{2}+\frac{x^6}{3}+o(x^6).\end{align*}
  2. On sait que le $DL_3(0)$ de la fonction $x\mapsto \frac{1}{1+x}$ est donnée par\begin{align*}\frac{1}{1+x}=1-x+x^2-x^3+o(x^3).\end{align*}En utilise aussi le développement de $x\mapsto \ln(1+x)$ donner la la question 1, on trouve (dans la multiplication on grade que les puissances inférieures ou égale à $3$)\begin{align*}\frac{\ln(1+x)}{x+1}&=\left(x-\frac{x^2}{2}+\frac{x^3}{3}+o(u^3)\right)\cr & \hspace{1cm}\times (1-x+x^2-x^3+o(x^3))\cr &= x-\frac{3}{2}x^2+\frac{11}{6}x^3+o(x^3).\end{align*}

Exercice: On considère une fonction $f:[0,\frac{\pi}{2}]\to\mathbb{R}$ définie par  \begin{align*}f(x)=\begin{cases}\arccos\sqrt{\frac{x}{\tan(x)}},& x\in]0,\frac{\pi}{2}],\cr 0,& x=0.\end{cases}\end{align*} Déterminer le développement limité de $f$ à l’ordre $5$ au voisinage de $0$.

On pose $$u=1-\sqrt{\frac{x}{\tan(x)}}=\frac{\sqrt{\tan(x)}-\sqrt{x}}{\sqrt{\tan(x)}}.$$ Comme $\sqrt{w}=\frac{w}{2}+o(w)$, alors  $$ u\sim \frac{\tan(x)-x}{2x}\sim \frac{x^2}{6}.$$ On remarque que $$ f(x)=\arccos(1-u)=2\arcsin\sqrt{\frac{u}{2}}.$$ De plus on a $x>0,$ on a $$\sqrt{\frac{u}{2}}\sim \frac{x}{2\sqrt{3}}.$$ Ainsi le développement limite de $f$ existe. D’autre en utilisant les développement limités de $\tan(x)=x+\frac{x^3}{3}+\frac{2}{15}x^5+\frac{17}{315}x^7+O(x^9)$, on a \begin{align*}u&=1-\left(1+\frac{x^2}{3}+\frac{2}{15}x^4+\frac{17}{315}x^6\right)^{-\frac{1}{2}}\cr &= \frac{x^2}{6}+\frac{x^4}{40}+\frac{79}{15120}x^6+O(x^8).\end{align*} Ainsi \begin{align*} \sqrt{\frac{u}{2}}&= \frac{x}{2\sqrt{3}} \left(1+\frac{3x^2}{20}+\frac{79 x^4}{2520}\right)^{\frac{1}{2}}+O(x^7)\cr &=\frac{x}{2\sqrt{3}} \left(1+\frac{3x^2}{40}+\frac{2593 x^4}{201600}\right)+O(x^7):=v.\end{align*} Or \begin{align*} f(x)&=2\arcsin\sqrt{\frac{u}{2}}=2 \arcsin(v)\cr &= v+\frac{v^3}{6}+\frac{3v^5}{40}+O(v^7)\cr & = \frac{x}{\sqrt{3}}\left(1+\frac{4x^2}{45}+\frac{26 x^4}{1575}\right)+O(x^7).\end{align*}

Fonctions uniformément continues

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Les fonctions uniformément continues sont un concept fondamental en analyse mathématique, particulièrement dans l’étude des propriétés des fonctions réelles. Dans cet article, nous plongerons dans les subtilités de ces fonctions et explorerons leurs caractéristiques clés ainsi que leur importance dans divers domaines mathématiques.

Classe des fonctions uniformément continues

L’idée de continuité joue un rôle central dans l’analyse mathématique. Une fonction est dite continue en un point si elle ne présente pas de sauts brusques ou de discontinuités. Cependant, il existe des situations où une continuité plus « lisse » est requise. C’est là qu’interviennent les fonctions uniformément continues.

Une fonction $f:I\subset \mathbb{R}\to \mathbb{R}$ est uniformément continue sur $I$ si pour tout $\varepsilon>0$, il existe $\delta>0$ tel que pour tout $x,y\in I$, si $|x-y| < \delta,$ alors $|f(x)-f(y)| < \varepsilon$.

L’idée clé ici est que le même $\delta$ fonctionne pour tous les points de l’intervalle, indépendamment de leur position. Contrairement à la continuité habituelle où $\delta$ dépend généralement de $x$, dans le cas de la continuité uniforme, $\delta$ dépend uniquement de $\varepsilon$.

Propriétés et Exemples

On a les remarques suivantes

  1. Toute fonction uniformément continue est continue. Porter l’inverse n’est pas vrai. En effet on peut construire des exemples de fonctions continues, sans être uniformément continues.
  2. Tout fonction continue sur un compact est uniformément continue. De plus elle est bornée, c’est le théorème de Heine-Borel.
  3. Toute fonction lipschitzienne est uniformément continues.
  4. La composition de fonctions uniformément continues reste uniformément continue

Les fonctions uniformément continues jouent un rôle essentiel dans divers domaines des mathématiques et de la physique. Elles sont souvent utilisées pour garantir des propriétés de stabilité et de convergence dans les équations différentielles, les séries de fonctions et les équations intégrales.

Graphe d’une fonction uniformément continue

Le graphe d’une fonction uniformément continue est une représentation visuelle de la manière dont la fonction se comporte sur son domaine en respectant la propriété d’uniforme continuité. Contrairement aux fonctions simplement continues, les fonctions uniformément continues montrent moins de fluctuations brusques et abruptes sur leurs graphiques. Les variations entre les valeurs des points du graphe sont régulières, même lorsque les distances entre les points sont très proches.

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Dans un graphe de fonction uniformément continue, vous pouvez vous attendre à observer des transitions plus douces et moins abruptes entre les valeurs de la fonction. Cela signifie que même si vous choisissez des points très proches sur le graphe, les valeurs correspondantes de la fonction ne varieront pas brusquement, ce qui est conforme à la définition de la continuité uniforme.

En résumé, le graphe d’une fonction uniformément continue présente des variations régulières et progressives entre les valeurs, reflétant la nature lisse de la continuité uniforme.

Exercises corrigés 

Nous donnons quelques exercices classique sur la continuité uniforme des fonctions.

Uniforme continuité et limite de fonctions

Exercice 1: ⭐⭐⭐⭐ Soit $f:\mathbb{R}^+\to \mathbb{R}$ une fonction uniformément continue sur $\mathbb{R}^+$. On suppose que pour tout entier $p\in \mathbb{N}^\ast,$ la suite\begin{align*}\left( f\left(\frac{n}{p}\right)\right)_{n\in\mathbb{N}}\end{align*}est convergente.

  1. Montrer que $\ell$ la limite de cette suite est est independant du choix $p$.
  2. Montrer que $f(x)$ a une limite lorsque $x$ tend vers $+\infty$

  1. Soient $p$ et $q$ deux entiers dans $\mathbb{N}^ast$. Soient $\ell_p$ et $\ell_q$ les limite, respectives, des suites $(v_n)_n=(f(n/p))_n$ et $(w_n)_n=(f(n/p))_n$. On définit les fonctions strictement croissantes\begin{align*}&\varphi: \mathbb{N}\to \mathbb{N},\quad \varphi(n)=n/p\cr &\psi: \mathbb{N}\to \mathbb{N},\quad \varphi(n)=n/q.\end{align*}Alors $(v_{\varphi(n)})_n$ et $(w_{\psi(n)})_n$ sont deux sous-suites de $(v_n)_n$ et $(w_n)_n,$ respectivement. Donc\begin{align*}\lim_{n\to+\infty}v_{\varphi(n)}=\ell_p,\quad \lim_{n\to+\infty}w_{\psi(n)}=\ell_p.\end{align*}Remarquons, ensuite, que pour tout $n\in\mathbb{N}$ on a\begin{align*}v_{\varphi(n)}=f(n/pq)=w_{\psi(n)}.\end{align*}Ainsi $\ell_p=\ell_q$.
  2. Nous allons montrer que pour tout $\varepsilon > 0$, il existe $A>0$ tel que pour tout $x>A$ on a $|f(x)-\ell| < \varepsilon$. En effet, comme $f$ est uniformément continue sur $\mathbb{R}^+,$ pour tout $\varepsilon > 0$ il existe $\alpha >0$ tel que pour tout $x,y\in\mathbb{R}^+$, si $|x-y| \le \alpha$ alors $|f(x)-f(y)|\le \varepsilon/2$. Soit $p$ un entier tel que $p > 1/\alpha$. D’après la question, il existe $N\in\mathbb{N}$ tel que pour tout $n\ge N$ on a $|f(n/p)-\ell|\le \varepsilon/2$. Soit maintenant $x>N/p$. Si on pose $n_0=E(xp)$ alors on a $n_0\le xp < n_0+1$. Donc\begin{align*}0 \le x-\frac{n_0}{p} < \frac{1}{p} < \alpha.\end{align*}Ce qui implique que\begin{align*}|f(x)-f(\frac{n_0}{p})|\le \varepsilon/2.\end{align*}D’autre part, on a $n_0\ge N$, donc $|f(\frac{n_0}{p})-\ell|\le \varepsilon/2$. Ainsi pour $x\ge A=\frac{N}{p}$, on a\begin{align*}|f(x)-\ell|\le |f(x)-f(\frac{n_0}{p})|+|f(\frac{n_0}{p})-\ell|\le \varepsilon/2.\end{align*}D’où le résultat.

Une fonction continue, mais pas uniformément continue

Exercice:

  1. Montrer que $f:\mathbb{R}\to \mathbb{R}$ n’est pas uniformément continue si et seulement si il existe deux suite $(x_n)_n$ et $(y_n)_n$ tel que la suite $(x_n-y_n)_n$ tende vers zéro et que la suite $(|f(x_n)-f(y_n)|)_n$ soit minorée.
  2. Montrer que la fonction $f(x)=\sin(x^2),\;x\in\mathbb{R},$ n’est pas uniformément continue sur $\mathbb{R}$.

  1. $f$ est uniformément continue sur $\mathbb{R}$ si et seulement si pour tout $\varepsilon >0,$ il existe $\alpha > 0$ tel que pour tout $x,y\in\mathbb{R}$, $|x-y| \le \alpha$ implique que $|f(x)-f(y)|\le \varepsilon$. Par contraposition $f$ n’est pas uniformément continue si et seuelement si il existe $\varepsilon >0,$ tel que pour $\alpha > 0$, il exists $x_\alpha,y_\alpha\in\mathbb{R}$ tel que $|x_\alpha -y_\alpha| \le \alpha$ et $|f(x_\alpha)-f(y_\alpha)|>\varepsilon$. En particulier, pour tout $n\in\mathbb{N}^\ast,$ on pose $\alpha=\frac{1}{n}$, et donc il existe deux suites $(x_n)_n,(y_n)_n\subset \mathbb{R}$ telles que $|x_n-y_n|\le \frac{1}{n}$ et $|f(x_n)-f(y_n)|>\varepsilon$, pour tout $n$. Ceci montre que $|x_n-y_n|$ tende vers $0$ quand $n\to+\infty$ et que la suite $(|f(x_n)-f(y_n)|)_n$ est minorée.
  2. Pour montrer que la fonction $f(x)=\sin(x^2)$ n’est pas uniformément continue sur $\mathbb{R}$, on choisit les suites suivantes\begin{align*}x_n= \sqrt{n\pi},\qquad y_n=\sqrt{(n+\frac{1}{n})\pi},\qquad n\in\mathbb{N}.\end{align*} On a \begin{align*}x_n-y_n&=\sqrt{n\pi}-\sqrt{(n+\frac{1}{n})\pi}\cr &= \frac{\frac{\pi}{2}}{\sqrt{n\pi}+\sqrt{(n+\frac{1}{n})\pi}}.\end{align*}Ce qui implique que $x_n-y_n\to 0$ quand $n\to +\infty$. D’autre part, on a\begin{align*}|f(x_n)-f(y_n)|&=|\sin(n\pi)-\cos(n\pi)|\cr &= |0-(-1)^n|=1.\end{align*}Donc d’après la question 1, la fonction $x\mapsto \sin(x^2)$ n’est pas uniformément continue.

Conclusion

En conclusion, les fonctions uniformément continues sont un outil puissant pour étudier la continuité en dehors du contexte habituel. Elles assurent une douceur constante dans le comportement des fonctions sur tout un intervalle. Comprendre cette notion est essentiel pour explorer des concepts plus avancés en analyse mathématique et pour résoudre des problèmes concrets dans diverses disciplines.

Que vous soyez un étudiant en mathématiques, en physique ou dans un autre domaine, la compréhension des fonctions uniformément continues ouvre la porte à des applications et des découvertes passionnantes.

Bornes supérieure et inférieure

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Les bornes supérieure et inférieure sont des concepts fondamentaux en mathématiques, jouant un rôle crucial dans l’analyse réelle et la théorie des ensembles. Dans cet article, nous explorerons en profondeur les bornes supérieure et inférieure, en introduisant les définitions essentielles et en présentant des exercices corrigés pour illustrer leur application concrète.

Autour des Bornes Supérieure et Inférieure

On rappelle que l’ensemble des nombres réels est totalement ordonné. Ainsi, les éléments de $\mathbb{R}$ sont toujours comparables. Soit $A$ un ensemble non vide de $\mathbb{R}$. Nous avons donc les définitions suivantes :

Borne supérieure

L’ensemble $A$ est majoré s’il existe un nombre réel $d$ tel que tous les éléments de $A$ soient inférieurs à d. En d’autres termes, pour tout $x\in A$, on a $x \le d$. $A$ est alors dit être majoré par $d$ et $d$ est un majorant de A.

Remarquons que si $d$ est un majorant de A, alors tout $d’ > d$ est également un majorant de $A$. Cela implique que $A$ peut avoir une infinité de majorants. Le plus petit des majorants revêt une importance particulière parmi cet ensemble.

Le plus petit des majorants de $A$ est appelé la borne supérieure de $A$, notée $\sup(A)$. Ainsi, $\sup(A)$ est un majorant de $A$ et il est le plus petit parmi tous les majorants de $A$.

Propriété de la borne supérieure: Toute partie $A\subset \mathbb{R}$ non vide et majorée par un nombre réel, admet borne supérieure $\mathbb{R}$.

Cette propriété n’est pas vérifiée dans l’ensemble des nombres rationnels $\mathbb{Q}$. En utilisant la densité de $\mathbb{Q}$ dans $\mathbb{R}$, il est possible de démontrer que l’ensemble non vide $$ A=\{x\in \mathbb{Q}^+: x^2 \le 2 \}\subset \mathbb{Q}$$ ne possède pas de borne supérieure dans $\mathbb{Q}$. En réalité, $A$ a une borne supérieure dans $\mathbb{R}$ qui est $\sqrt{2}$​, ce qui constitue un exercice classique.

Caractérisation de la borne supérieure par les suites

Pour qu’un nombre réel $M$ soit la borne supérieure de $A$, deux conditions sont requises. Tout d’abord, $M$ doit être un majorant de $A$. De plus, si l’on soustrait un petit nombre $\varepsilon > 0$ de $M$, le résultat $M -\varepsilon$ ne doit plus être un majorant de $A$. Cette observation nous conduit au résultat suivant, qui offre la caractérisation de la borne supérieure dans $\mathbb{R}$.

Caractérisation de la borne supérieure: Soit $A\subset \mathbb{R}$ tel que $A\neq \emptyset$ et soit $M\in\mathbb{R}$. Alors \begin{align*} M=\sup(A)\Leftrightarrow \begin{cases} \forall x\in A,\; x\le M,\cr \forall \varepsilon>0,\;\exists x_\varepsilon\in A,\;M -\varepsilon < x_\varepsilon\le M.\end{cases}\end{align*}

De plus, la caractérisation de la borne supérieure peut être établie à travers l’utilisation des suites de nombres réels. Ainsi, $M = \sup(A)$ si et seulement si $M$ est un majorant de $A$ et qu’il existe une suite $(x_n)_n\subset A$ telle que $x_n$ tende vers $M$ lorsque $n$ tend vers l’infini (en choisissant $\varepsilon=\frac{1}{n}$ pour tout $n\in\mathbb{N}^\ast$). Par conséquent, nous avons$\sup(A)\in \overline{A}$, où $\overline{A}$ est l’adhérence de $A$. Comme $\overline{A}=A$ si et seulement si $A$ est fermé, alors $\sup(A)\in A$ seulement si l’ensemble $A$ est fermé. Il est important de noter que l’on ne peut pas conclure que $\sup(A)$ est un élément de $A$ pour tous les ensembles $A$.

Remarque: Soit $A\subset \mathbb{R}$ tel que $A\neq\emptyset$ et soit $M$ un majorant de $A$ tel que $M\in A$. Alors $M=\sup(A)$.

On pose $x_n=M$ pour tout $n\in\mathbb{N}$. On a alors $x_n\to M$ quand $n\to\infty$. Comme $M\in A$, alors $(x_n)_n\subset A$. Et par hypothese on a $M$ est majorant de $A$. Donc d’apres la caractérisation de la borne supérieure par les suites, on a $M=\sup(A)$.

Exemple: Il est claire que $1$ est un majorant de $]0,1]$. De plus on a $1\in ]0,1]$. Donc $1=\sup(]0,1])$.

Borne Inférieure

L’ensemble $A$ est minoré s’il existe un nombre réel $c$ tel que tous les éléments de$A$ soient supérieurs à $c$. Autrement dit, pour tout $x\in A$, on a $x\ge c$. $A$ est alors dit être minoré par $c$ et est un minorant de $A$.

Il est intéressant de noter que si $c$ est un minorant de $A$, alors tout $c’ < c$ est également un minorant de $A$. Cela indique que $A$ peut avoir une infinité de minorants. Parmi ces minorants, le plus grand joue un rôle significatif.

Le plus grand des minorants de $A$ est appelé la borne inférieure de $A$, notée $\inf(A)$. Ainsi, $\inf(A)$ est un minorant de $A$ et il est le plus grand parmi tous les minorants de $A$.

Propriété de la borne inférieure: Toute partie $A\subset \mathbb{R}$ non vide et minorée par un nombre réel, admet borne inférieure dans $\mathbb{R}$.

Pour qu’un nombre réel $m$ soit la borne inférieure de $A$, deux conditions sont requises. Tout d’abord, $m$ doit être un minorant de $A$. De plus, si l’on ajout un petit nombre $\varepsilon > 0$ de $m$, le résultat $m -+\varepsilon$ ne doit plus être un minorant de $A$. Cette observation nous conduit au résultat suivant, qui offre la caractérisation de la borne inférieure dans $\mathbb{R}$.

Caractérisation de la borne inférieure: Soit $A\subset \mathbb{R}$ tel que $A\neq \emptyset$ et soit $m\in\mathbb{R}$. Alors \begin{align*} m=\inf(A)\Leftrightarrow \begin{cases} \forall x\in A,\; x\ge m,\cr \forall \varepsilon>0,\;\exists y_\varepsilon\in A,\;m \le y_\varepsilon < m+\varepsilon.\end{cases}\end{align*}

De manière similaire à la borne supérieure, nous pouvons caractériser la borne inférieure en utilisant des suites de nombres réels. Ainsi $m=\inf(A)$ si et seulement si $m$ est un minorant de $A$ et il existe une suite $(y_n)_n\subset A$ telle que $y_n\to m$ quand $n\to\infty$. Comme pour la borne supérieure, on a $\inf(A)\in \overline(A)$.

Exercices corrigés sur les bornes supérieure et inférieure

Exercice 1: Trouve les bornes de l’ensemble $$A=\left\{\frac{1}{n}: n\in\mathbb{N}^\ast\right\}.$$

On a $A\subset \mathbb{R}$ et $\frac{1}{2}\in A$, donc $A\neq \emptyset$.

$\bullet$ Pour tout $ n\in\mathbb{N}^\ast$ on a $\frac{1}{n}\le 1$, donc $1$ est un majorant de $A$. De plus on a $1= \frac{1}{1}\in A$. Donc un majorant qui appartient a l’ensemble $A$ est le sup de $A$. Ainsi $1=\sup(A)$.

$\bullet$ Il est claire que $0$ est plus petit que tout les éléments de $A$. Donc $0$ est un minorant. Montrons que $0=\inf(A)$. Par l’absurde suppons le contraire. Donc il existe un autre minorant $r>0$, et donc $r\in ]0,1[$. Soit un entier $N> E(\frac{1}{r})+1>\frac{1}{r}$. On a alors $\frac{1}{N} < r$, ce qui contredit le fait que $r$ est un minorant de $A$, vue que $\frac{1}{N}\in A$.

Une autre façon plus simple de prouver ce résultat est de considérer la suite $y_n=\frac{1}{n}\in A$ pour tout $n\ge 1$. Comme $0$ est un minorant de $A$ et que $y_n\to 0$ quand $n\to\infty$ alors $0=\inf(A)$.

Exercice 2: Determiner les bornes superieure et inferieure de l’ensemble suivant: $$C=\left\{\frac{n}{2^n}: n\in\mathbb{N}\right\}.$$

Tout d’abord on a $0=\frac{0}{2^0}\in C$ donc $C\neq \emptyset$

Notez que pour $n=1$ nous avons $\frac{n}{2^n}=\frac{1}{2}$. Si $n=2$, alors $\frac{n}{2^n}=\frac{2}{4}=\frac{1}{2}$, Nous montrons maintenant par récurrence que pour tout $n \ pour 2$, nous avons $\frac{n}{2^n}\le \frac{1}{2}$. Supposons en effet que la propriété de récurrence soit vraie à l’ordre $n$ et montrant l’ordre $n+1$. Nous calculons \begin{align*}\frac{n+1}{2^{n+1}}&=\frac{1}{2} \left( \frac{n}{2^n}+\frac{1}{2^n} \right)\cr & \le \frac{1}{2} (\frac{1}{2}+\frac{1}{2})=\frac{1}{2}. \end{align*}

En deduit donc que $\frac{1}{2}$ est un majorant de $C$ de plus $\frac{1}{2}\in C$. Ceci implique que $\frac{1}{2}=\sup(C)$.

Tout les elements de $C$ sont plus grand que $0$, ce qui montre que $0$ est un minorant de $C$. De plus si on pose $y_n=\frac{n}{2^n}$ pour tout $n\in\mathbb{N}$, alors $(y_n)_n\subset C$ et $$ \lim_{n\to\infty}y_n=0.$ Donc $0=\inf(C)$.

 

Exercices sur les anneaux et corps

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À travers une série d’exercices exercices sur les anneaux et corps, cet article vous guidera dans l’univers complexe des anneaux et corps, des structures mathématiques essentielles. Ces exercices soigneusement conçus vous permettront de consolider vos connaissances, de perfectionner vos compétences et d’appréhender les subtilités de ces domaines. Que vous soyez étudiant, enseignant ou passionné de mathématiques, plongez-vous dans ce voyage d’apprentissage enrichissant pour renforcer votre compréhension et votre expertise en anneaux et corps.

On propose des exercices sur les anneaux et les corps.  Nous considérons des exercices sur les principaux idéaux et l’anneau des polynômes.

Série d’exercices sur les anneaux et corps

Exercices sur les anneaux

Exercice 1: ⭐⭐☆☆☆ Montrer que l’ensemble des nombres dyadiques $A=\{n2^{-p}:(n,p)\in\mathbb{Z}\times\mathbb{N}\}$ muni des lois usuelles est un anneau. Est-ce un corps ?

L’idée chez de chercher un anneau connu (classique) qui contient $A$ et après montrer que $A$ est un sous anneau. En effet, on a $A\subset \mathbb{R}$ et que $(\mathbb{R},+,\times)$ est un anneau. Montrons alors que $A$ est un sous anneau de $\mathbb{R}$. Remarquons tout d’abord que $1=1\times 2^{-0}$. Soit maintenant $(x,y)\in A^2,$ il existent donc $(n,m)\in\mathbb{Z}^2$ et $(p,q)\in\mathbb{Z}^2$ tels que\begin{align*}x=n2^{-p}\quad\text{et}\quad y=m2^{-q}.\end{align*}Soit $r\in\mathbb{N}$ tel que $r\ge p$ et $r\ge q$, donc $r-p\in\mathbb{N}$ et $r-q\in \mathbb{N}$. On a\begin{align*}x-y&=n2^{-p}-m2^{-q}\cr &= (n2^{r-p} 2^{-r}-m2^{r-q} 2^{-r} \cr &= (n2^{r-p}-m2^{r-q})2^{-r}\cr &= s 2^{-r}\end{align*}avec $s=n2^{r-p}-m2^{r-q}\in\mathbb{Z}$. Ceci montre que $x-y\in A$. D’autre part,\begin{align*}xy=nm 2^{-(p+q)}.\end{align*}Comme $nm\in\mathbb{Z}$ et $p+q\in\mathbb{N},$ alors $xy\in A$. Ainsi $A$ est un sous anneau de $\mathbb{R},$ donc un anneau pour les lois usuelles.

Pour que $A$ soit un corps déjà il faut que tout élément $a\in A$ admet un inverse $a^{-1}\in A$. Remarquons que $7=7\times 2^{-0}\in A$. Supposons qu’il existent $n\in\mathbb{Z}$ et $p\in\mathbb{N}$ tels que $7^{-1}=n2^{-p}\in A$. Alors $2^p=7 n,$ ce qui implique que $7$ devise $2^p,$ ce n’est pas possible. Donc $7^{-1}\notin A$, d’où $A$ n’est pas un corps.

Exercice 2:⭐☆☆☆☆ Soir $q\in \mathbb{N}$. Montrer que l’ensemble $ \mathbb{Z}[\sqrt{q}]:=\{ a+b\sqrt{q}: (a,b)\in \mathbb{Z}\}$ est un anneau de $(\mathbb{R},+,\cdot)$.

Pour montrer que l’ensemble $\mathbb{Z}[\sqrt{q}]$ est un sous-anneau de $\mathbb{R},$ nous allons utiliser la caractérisation des sous-anneaux.

$\bullet$ L’ensemble $\mathbb{Z}[\sqrt{q}]$ est non vide car il contient $0=0+0\sqrt{q}$.

On a $1\in \mathbb{Z}[\sqrt{q}]$, car $1=1+0\sqrt{q}$.

$\bullet$ Soit $x,y\in \mathbb{Z}[\sqrt{q}]$. Donc ils existent $a,b,c,d\in\mathbb{Z}$ tels que $$ x=a+b\sqrt{q},\quad y=c+d\sqrt{q}.$$ On a\begin{align*} &x-y=(a-c)+(b-d)\sqrt{q}\cr & xy=(ab+bdq)+(ad+bc)\sqrt{d}.\end{align*} Comme $a-c,b-d,ab+bdq$ et $ad+bc$ sont des elements de $\mathbb{Z}$, alors on a $x-y\in \mathbb{Z}[\sqrt{q}]$ et $xy\in \mathbb{Z}[\sqrt{q}]$. Ce qui montre que $\mathbb{Z}[\sqrt{q}]$ est un sous anneau de $\mathbb{R}$.

Exercice 3:⭐⭐☆☆☆ Soit $A$ un anneau qui vérifie la propriété suivante: $$ \forall x\in A,\;\exists \beta\in A:\quad x\beta x=x.$$ Dans cas on dit que $A$ est un anneau régulier. On pose $$\mathscr{C}=\{x\in A:xa=ax,\quad \forall a\in A\}.$$ Montrer que $\mathscr{C}$ est un sous-anneau de $A$. Est ce que $\mathscr{C}$ est régulier.?

Il est bien claire que $1_A\in \mathscr{C}$, et donc $\mathscr{C}$ est non vide. D’autre part, soit $x,y\in \mathscr{C}$ et soit $a\in A$. $xa=ax$ et $ya=ay$. Ainsi $(x-y)a=xa-ya=ax-ay=a(x-y)$. Ce qui implique que $x-y\in \mathscr{C}$. D’autre part, $(xy)a=x(ya)=x(ay)=(xa)y=(ax)y=a(xy)$. Ainsi $xy\in \mathscr{C}$. Alors ceci montre que $\mathscr{C}$ est un sous-anneau de $A$.

Montrons que $\mathscr{C}$ est régulier. En effet, soit $x\in\mathscr{C}\subset A$, donc par regularite de $A$, il existe $\beta\in A$ tel que $x=x\beta x$. On pose $\alpha=x\beta^2$. On a \begin{align*} x\alpha x&=x(x\beta^2)x=x(\beta x\beta )x\cr & (x\beta x)(\beta x)=x\beta x=x.\end{align*} Reste a montrer que $\alpha\in \mathscr{C}$. Soit $a\in A$. Comme $x$ commute avec tout les éléments de $A$, alors aussi $x^3$ commute avec tout les éléments de $A$. En particulier, $x^3$ commute avec $\beta^2 a\beta^2$. Donc \begin{align*} x^3 \beta^2 a\beta^2=\beta^2 a\beta^2 x^3.\end{align*} Mais $x=x\beta x=x\beta (x\beta x)=x\beta (x^2 \beta)=x^3\beta^2.$ On replaçons dans l’égalité en faut, on trouve $$ xa\beta^2=\beta^2 a x.$$ On utilise encore une fois le fait que $x$ commute avec tout les éléments de $A$ on trouve que $a\alpha=\alpha a$. Ce qui donne $\alpha\in\mathbb{C}$. Fin la la preuve!

Les Idéaux d’un corps

Exercice 4:⭐⭐☆☆☆ Montrer que Les seuls idéaux d’un corps $\mathbb{K}$ sont $\{0\}$ et $\mathbb{K}$.

Il est claire que $\{0\}$ est un idéal. Maintenant soit $I\subset \mathbb{K}$ un idéal de $\mathbb{K}$ tel que $I\neq \{0\}$. Par hypothèse il existe $x\in I$ et $x\neq 0$. Comme aussi $x\in \mathbb{K}$, par la propriété du corps, $x$ and un inverse $x^{-1}$. Comme $I$ est idéal, alors $1=xx^{-1}\in I$. Donc pour tout $z\in \mathbb{K}$ on a $z= 1 z\in I$, ce qui montrer que $\mathbb{K}\subset I$, et donc $I=\mathbb{K}$.

Conclusion: Les seuls idéaux d’un corps $\mathbb{K}$ sont $\{0\}$ et $\mathbb{K}$, comme démontré ci-dessus. Cela reflète la structure particulière des corps, où il n’y a pas d’autres sous-ensembles stables par multiplication et addition.

Annulateur et Nilradical

Exercice 5: ⭐⭐☆☆☆ Soit $(A,+,\times)$ un anneau commutatif. Les deux questions suivantes sont indépendantes:

  1. Soit $X\subset A$ et soit l’ensemble suivant $$\mathscr{A}(X):=\{a\in A: ax=0,\quad \forall x\in X\}.$$ L’ensemble $\mathscr{A}(X)$ est appelé annulateur de $X$. Montrer que $\mathscr{A}(X)$ est un idéal de $A$.
  2. On pose $$\mathscr{N}:=\{ x\in A: \exists n\ge 1,\quad x^n=0\}.$$ Cette ensemble est appelé le nilradical de l’anneau $A$. Montrer que $\mathscr{N}$ est un idéal de $A$.

  1. Il est claire que $0\in \mathscr{A}(X)$. Soient $a\in A$ et $x,x’\in \mathscr{A}(X)$. Alors, d’une part, $$ a(x-x’)=ax-ax’=0-0=0.$$ D’autre part, $$ a(xx’)=(ax)x’=0\times x’=0.$$ Donc $x-x’\in \mathscr{A}(X)$ et $xx’\in \mathscr{A}(X)$. Ainsi $\mathscr{A}(X)$ est un ideal de $A$.
  2. Notons que $\mathscr{N}$ est un ensemble non vide puisque bien évidement $0\in \mathscr{N}$. Maintenant, soient $x,y\in \mathscr{N}$, alors par définition du Nilradical, il existent deux entiers $p\ge 1$ et $q\ge 1$ tels que $x^p=0$ et $y^q=0$. Comme $$ (xy)^p=x^py^p=0 y^p=0,$$ alors $xy\in \mathscr{N}$. D’autre part, la formule de Binôme (qu’on a le drois de l’appliquer car en travail dans un anneau commutatif), nous donne $$ (x+y)^{p+q-1}=\sum_{k=0}^{p+q-1} \binom{p+q-1}{k} x^{k}y^{p+q-1-k}.$$ Si $k\ge p$ alors $x^k=0$ (car $x^k=x^{k-p} x^p=0$). Si $k\le p-1$ on a $y^{p+q-1-k}=y^{(p-1)-k} y^q=0$. Ainsi $(x+y)^{p+q-1}=0$, ce qui preuve que $x+y\in \mathscr{N}$. D’où le résultat.

Programme d’anlayse II

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Le programme d’analyse II pour l’université est l’analyse du semestre 2. Ce cours est vraiment très important et il contient trois bons chapitres à suivre. En effet, le premier chapitre est consacré aux intégrales au sens de Riemann. Le deuxième chapitre est consacré aux intégrales généralisées. Le dernier chapitre sur les équations différentielles linéaires.

Intégrales au sens de Riemann

Ce chapitre est autour la définition de l’intégrale des fonctions bornées sur des intervalles bornés. En fait l’intégrale pour une fonction $f:[a,b]\to \mathbb{R}$ avec $a,b\in\mathbb{R}$, et $f$ satisfait \begin{align*}|f(x)|\le C\end{align*}pour tout $x\in [a,b],$ où $C>0$ est une constante réelle. La méthode la plus connu c’est la définition de l’intégrale par les sommes de Darboux.

Espaces normés de dimension finie

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Des exercices corrigés sur les espaces normés de dimension finie sont proposés. Ces espaces interviennent en calcul différentiel (fonctions de plusieurs variables). En mettant l’accent sur l’équivalence des normes, ouvertes et compactes.

Exercices sur les espaces normés de dimension finie

Exercice: Soit $\mathbb{R}^n$ muni de la norme $|\cdot|_2$. La boule fermée de centre $a\in\mathbb{R}^n$ est de rayon $r>0$ est définie par\begin{align*}\overline{B}(a,r):=\left\{x\in\mathbb{R}^n:|x-a|_2\le r\right\}.\end{align*}Soit maintenant l’ensemble\begin{align*}A:=\bigcup_{j=1}^n \left(\overline{B}(e_j,1)\cup \overline{B}(-e_j,1)\right)\end{align*}

  1. Montrer que $x\in A$ si et seulement si $|x|^2_2\le 2 |x|_\infty$.
  2. Montrer que $\overline{B}(0,r)\subset A$ si et seulement si $r\le \frac{2}{\sqrt{n}}$.

Solution:

  1. Soit $x\in A$ donc il existe $j\in\{1,2,\cdots,n\}$ tel que\begin{align*}|x-e_j|_2\le 1\quad\text{ou}\quad |x+e_j|_2\le 1.\end{align*}Si $|x-e_j|-2\le 1$, alors on a\begin{align*}|x-e_j|^2&=|x|^2_2-2\langle x,e_j\rangle+ |e_j|^2_2\cr & =|x|^2_2-2x_j+ 1.\end{align*}Alors forcément $|x|^2_2-2x_j\le 0,$ et donc $|x|^2_2\le 2 |x|_\infty$. Le reste de la question ce trait de la même façon.
  2. Supposons que $\overline{B}(0,r)\subset A$. Remarquons que pour tout $n\ge 1$ on a\begin{align*}x:=\left(\frac{r}{\sqrt{n}},\frac{r}{\sqrt{n}},\cdots,\frac{r}{\sqrt{n}}\right)\in \overline{B}(0,r).\end{align*}Donc $x\in A,$ et d’après la question 1, on a aussi $|x|^2_2\le 2 |x|_\infty$, soit $r^2\le 2 \frac{r}{\sqrt{n}}$. Ainsi $r\le \frac{2}{\sqrt{n}}$. Inversement, par comparaison des normes on a $|x|_2\le \sqrt{n}|x|_\infty$ pour tout $x\in\mathbb{R}^n$. Maintenant, soit $x\in \overline{B}(0,r)$, alors on a $|x|_2\le r$. Comme par hypothèse $r\le \frac{2}{\sqrt{n}}$, alors $|x|_2\le \frac{2}{\sqrt{n}}$. Ce qui implique que\begin{align*}|x|^2_2&= |x|_2\times |x|_2\cr & \le \frac{2}{\sqrt{n}}\;\sqrt{n}|x|_\infty\cr & \le 2 |x|_\infty.\end{align*}Ainsi, d’après la question 1 on $x\in A$.

L’exercice suivant est un des classiques de la topologie des espaces normés de dimension finie. Il est très utile pour les équations différentielles non linéaires où la notion de fonctions localement lipschitziennes est nécessaire.

Exercice: Soit $\Omega\subset \mathbb{R}^d$ avec $d\in \mathbb{N}^\ast$. On muni $\mathbb{R}$ par une norme habituelle. Une fonction $f:\Omega\to \mathbb{R}^d$ est dite localement lipschitzienne sur $\Omega$ si pour tout $w\in \Omega$ il existe un voisinage $V_w$ de $w$, et il existe une constante $C>0$ telle que \begin{align*} \|f(x)-f(y)\|\le C \|x-y\|,\quad \forall x,y\in V_w.\end{align*} On suppose que $\Omega$ est compact de $\mathbb{R}^d$ et que $f$ est  localement lipschitzienne sur $\Omega$. Montrer que $f$ est aussi globalement lipschitzienne sur $\Omega$, i.e. \begin{align*}\tag{$\ast$} \|f(x)-f(y)\|\le C \|x-y\|,\quad \forall x,y\in\Omega.\end{align*}

Le Laplacien en coordonnées Polaires

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On propose un exercice corrigé sur le laplacien en coordonnées polaires. C’est une bonne application du calcul différentiel. D’autre part, on donne une étude de l’opérateur de Laplace pour une classe de fonctions homogènes.

Exercice: Soient $U=\mathbb{R}^2\backslash\{(0,0)\}$ et $f\in \mathcal{C}^2(U,\mathbb{R})$. Le laplacian de $f$ est par définition\begin{align*}\Delta f=\frac{\partial^2 f}{\partial x^2}+\frac{\partial^2 f}{\partial y^2}.\end{align*}

  1. On définit \begin{align*}F:]0,+\infty[\times \mathbb{R}\to \mathbb{R},\quad (r,\theta)\mapsto f(r\cos\theta,r\sin\theta).\end{align*}Déterminer $\Delta f(r\cos\theta,r\sin\theta)$ à l’aide des dérivées partielles de $F$ en $(r,\theta)$.
  2. On dit que $f$ est $\alpha$-homogène ($\alpha\in\mathbb{R}$) si pour tout $x\in U,$ pour tout $\lambda > 0,$ on a $$f(\lambda x)=\lambda^\alpha f(x).$$ Si $f$ est de classe $\mathcal{C}^1$ et $\alpha$-homogène, montrer que $\frac{\partial f}{\partial x}$ et $\frac{\partial f}{\partial x}$ sont $(\alpha-1)$-homogènes.
  3. Déterminer les fonctions $f:U\to \mathbb{R}$ de classe $\mathcal{C}^2$ et homogènes vérifiant\begin{align*}\Delta f(x,y)=\frac{x^2}{x^2+y^2}\quad \text{sur}\quad U.\end{align*}

Espaces préhilbertiens et euclidiens

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On propose des exercices corrigés sur les espaces préhilbertiens et euclidiens. Des matrices orthogonales et endomorphismes symétriques sont aussi utiliser dans cet article.

Exercices d’apprentissage sur les espaces préhilbertiens

Exercice 1: Soient $E_1,E_2,\cdots,E_n$ des sous-espaces vectoriels orthonormés deux à deux d’un espace préhilbertien $(E,\|\cdot\|)$. Montrer que la somme $E_1+E_2+\cdots+E_n$ est directe.

Solution: Soit $(x_1,x_2,\cdots,x_n)\in E_1\times E_2\times\cdots\times E_n$ tel que $x_1+x_2+\cdots+x_n=0_E$. En appliquant le théorème de Pythagore, on a \begin{align*}\|x_1\|^2+\cdots+\|x_n\|^2=0\end{align*} Ce qui implique $\|x_1\|^2=\cdots=\|x_n\|^2=0$, et donc $x_i=0_E$ pour tout $i=1,2,\cdots,n$. Ce qu’il fallait démontrer.

Exercice 2: Soit $A$ et $B$ deux matrices dans l’espace des matrices $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. On pose $\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB)$.

  1.  Montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.
  2. Montrer que la famille $\{E_{ij} : 1\le i,j\le n\}$ de matrices élémentaires de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ est une base orthonormée pour produit scalaire précédent.
  3. Montrer que la norme euclidienne associée à ce produit scalaire satisfait \begin{align*} \|AB\|\le \|A\|\,\|B\|,\quad \forall A,B,\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R}).\end{align*}
  4.  Soit $\varphi:\mathscr{M}_n(\mathbb{R})\to\mathbb{R}$ une forme linéaire. Montrer qu’il existe $A\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ tel que $\varphi(M)={\rm tr}(AM)$ pour tout $M\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.

Solution: 1- D’une part, puisque $A$ et $B$ sont dans $\mathscr{M}_n(\mathbb{R}),$ alors aussi $^tAB\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. Donc on peut calculer la trace de $^tAB,$ et par suite l’application $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est bien définie de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})\times \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ dans $\mathbb{R}$. D’autre part, a\begin{align*}\langle B,A\rangle ={\rm tr}(^tBA)={\rm tr}(^t(^tAB)).\end{align*}Comme la trace est la même pour une matrice et sa transposés, alors\begin{align*}\langle B,A\rangle ={\rm tr}(^tAB)=\langle A,B\rangle.\end{align*}Ceci montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est symétrique. Pour $A,B,C\in\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ et $\alpha,\beta\in\mathbb{R},$ on a \begin{align*}\langle A,\alpha B+\beta C\rangle&={\rm tr}(^tA(\alpha B+\beta C))={\rm tr}(\alpha ^tAB+\beta ^tAC)\cr &= \alpha {\rm tr}(^tAB)+\beta {\rm tr}(^tAC)\cr & = \alpha \langle A,B\rangle+\beta \langle A,C\rangle,\end{align*} puisque la trace est linéaire. Ainsi $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est une forme bilinéaire symétrique. Montrons qu’elle est aussi postive. Pour cela on note $A=(a_{ij})_{1\le i,j\le n}\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. On a alors \begin{align*} \langle A,A\rangle=\sum_{i=1}^n (^tAA)_{ii}&=\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n (^tA)_{ij}(A)_{ji}\cr &= \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n a^2_{ji}\ge 0.\end{align*} De plus si $\langle A,A\rangle=0$ alors $a^2_{ji}=0$ pour tout $i,j$, car la somme des termes positifs est nulle si tous les termes de cette somme sont également nuls. Ceci montre que $\langle \cdot,\cdot\rangle$  est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. La norme associée à ce produit scalaire est donnée par:\begin{align*} \|A\|=\sqrt{{\rm tr}(^tAA)}=\left(\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n a^2_{ij}\right)^{\frac{1}{2}}.\end{align*}

2- Ici, il convient de noter que $E_{ij}E_{k\ell}=\delta_{jk}E_{i\ell}$. On rappelle que $\delta_{jk}$ désigne le symbole de Kronecker, égal à 1 si $j=k$ et 0 sinon. Maintenant, pour tout $(i,j)$ et $(k,\ell)$ dans $\{1,2,\cdots,n\}^2$ on a \begin{align*} \langle E_{ij},E_{k\ell}\rangle&= {\rm tr}(^tE_{ij}E_{k\ell})={\rm tr}(E_{ji}E_{k\ell})\cr &= \delta_{ik} {\rm tr}(E_{j\ell})=\delta_{ik}\delta_{j\ell},\end{align*}car ${\rm tr}(E_{j\ell})=\delta_{j\ell}$. ainsi \begin{align*} \langle E_{ij},E_{k\ell}\rangle=\begin{cases} 1,& (i,j)=(k,\ell),\cr 0,&\text{sinon.}\end{cases}\end{align*} Donc la famille $(E_{ij})_{i,j}$ est orthonormale et donc c’est une base orthonormale de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ pour ce particulier produit scalaire.

3- Soit $A,B\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ avec $A=(a_{ij})$ et $B=(b_{ij})$ et soit $C=AB=(c_{ij})$. On rappelle que \begin{align*} c_{ij}=\sum_{k=1}^n a_{ik}b_{kj}.\end{align*} Donc \begin{align*} \|AB\|^2=\|C\|^2&=\sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n c^2_{ij}\cr &= \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n\left( \sum_{k=1}^n a_{ik}b_{kj} \right)^2. \end{align*} En appliquant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on obtient  \begin{align*} \|AB\|^2&\le  \sum_{i=1}^n  \sum_{j=1}^n\left( \sum_{k=1}^n a^2_{ik}\right)\left(\sum_{k=1}^nb^2_{kj} \right)\cr & = \left( \sum_{i=1}^n \sum_{k=1}^n a^2_{ik}\right)\left(\sum_{j=1}^n\sum_{k=1}^nb^2_{kj}\right)\cr &=\|A\|^2\|B\|^2.\end{align*} On passe à la racine carrée qui est une fonction de croisement, on obtient $\|AB\|\le \|A\|\|B\|$.

4- On $(\mathscr{M}_n(\mathbb{R}),\langle,\cdot,\cdot\rangle)$ est un espace euclidien pour le produit scalaire $\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB)$. Comme $\varphi$ est une forme linéaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$, alors il existe $Q\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ tel que $\varphi(M)=\langle Q,M\rangle$ pour tout $M\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R})$. Si on pose $A=^tQ\in \mathscr{M}_n(\mathbb{R}),$ alors on a $\varphi(M)={\rm tr}( ^tQ M)={\rm tr}(AM)$ pour tout $M$.

Exercice: On note par $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$ l’espace des matrices carrées d’ordres $n$ de coefficients réels. On défini\begin{align*}\langle A,B\rangle ={\rm tr}(^tAB).\end{align*}

  1. Montrer que $\langle \cdot,\cdot\rangle$ est un produit scalaire sur $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.
  2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur $B\in \mathscrl{M}_n(\mathbb{R})$ pour que l’application\begin{align*}f: \mathscr{M}_n(\mathbb{R})\longrightarrow \mathscr{M}_n(\mathbb{R}),\quad f(A)=AB\end{align*}soit un automorphisme orthogonal de $\mathscr{M}_n(mathbb{R})$.
  3. Soit ${\rm GL}_n(\mathbb{R})$ l’espace des matrices inversible d’ordres $n$. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur $B\in {\rm GL}_n(\mathbb{R})$ pour que l’application $f(A)=B^{-1}AB$ soit un automorphisme orthogonal de $\mathscr{M}_n(\mathbb{R})$.

Solution

Topologie des nombres réels et applications

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Nous proposons des exercices corrigés sur topologie de nombres réels pour Math sup. En fait, on donne des exercices sur les sous-suites, sur les applications du théorème de Bolzano Weierstrass et sur les parties compactes.

Voir le lien: topologie des réels

Exercices corrigés sur les ensembles et applications

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Des exercices corrigés sur les ensembles et les applications sont proposés avec des détails. Notez que les ensembles et les applications entre ensembles sont des outils mathématiques très importants pour développer d’autres théories, telles que les probabilités.

Selection d’exercices corrigés sur les ensembles et applications

Image directe et inverse des sous-ensembles

Exercice 5: ⭐⭐☆☆☆ Soient $X$ et $Y$ deux ensemble et $F:X\to Y$ une application. De plus soient $A$ et $B$ deux sous ensembles de $X$ et $C,D$ deux autres ensemble de $Y$.

  1. Montrer que \begin{align*} &f^{-1}(C\cup D)=f^{-1}(C)\cup f^{-1}(D)\cr &f^{-1}(C\cap D)=f^{-1}(C)\cap f^{-1}(D).\end{align*}
  2. Preuver que $f(A\cup B)=f(A)\cup f(B)$ et que $f(A\cap B)\subset f(A)\cap f(B)$.
  3. Démontrer que si $f$ est injective alors $f(A\cap B)\subset f(A)\cap f(B)$.
  4. 4- Montrer par un contre-exemple que l’égalité précédente est fausse en général.

  1. On a $x\in f^{-1}(C\cup D)$ si et seulement si $f(x)\in C\cup D$ ou encore $f(x)\in C$ ou $f(x)\in f(D)$. Ce qui équivaut à $x\in f^{-1}(C)\cup f^{-1}(D)$. Donc $f^{-1}(C\cup D)=f^{-1}(C)\cup f^{-1}(D)$.

    De même $x\in f^{-1}(C\cap D)$ si et seulement si $f(x)\in C\cap D$, et donc $f(x)\in C$ et $f(x)\in D$. C’est équivalent à $ x\in f^{-1}(C)$ et $ x\in f^{-}(D),$ et donc $ x\in f^{-1}(C)\cap f^{-1}(D)$.

  2. On a $y\in f(A\subset B)$ si et seulement si il existe $x\in A\cup B$ tel $y=f(x)$. Si et seulement si (il existe $x\in A$ tel que $y=f(x)$) ou (il existe $x\in B $ tel que $y=f(x)$). Ce qui équivaut à $y\in f(A)$ ou $y\in f(B)$, donc $y\in f(A)\cup f(B)$.

    Soit $y\in f(A\cap B)$ donc il existe $x\in A\cap B$ tel que $y=f(x)$, Ainsi $y=f(x)\in f(A)\cap f(B)$.

  3. Nous supposons que $f$ est injective. Si $y\in f(A)\cap f(B)$, alors $y\in f(A)$ et $y\in f(B)$. Il existe donc $a\in A$ $b\in B$ tel que $y=f(a)$ et $y=f(b)$. Ce qui implique que $f(a)=f(b)$. Ainsi $a=b\in A\cap B$. Cela montre que $y\in f(A\cap B)$. Donc $f(A)\cap f(B)\subset f(A\cap B)$, et d’après la question précédente nous avons $f(A)\cap f(B)= f(A\cap B ) $
  4. Soit l’application $f:\{0,1\}\to \{1\}$ $f(0)=f(1)=1$. En prend $A_i=\{i\}$ avec $i=0,1$. On a $f(A_0\cap A_1)=f(\emptyset)=\emptyset \neq f(A_0)\cap f(A_1)=\{1\}$.

Exercice: ⭐⭐☆☆☆ Soit $f$ une application d’un ensemble $E$ à un ensemble $F$, $A$ faire partie de $E$ et $C$ faire partie de $F$.

  1. Comparez entre $f^{-1}(f(A))$ et $A$.
  2. Montrer que $f^{-1}(f(A))=A$ si et seulement si la fonction $f$ est injective.
  3. Comparez entre $f(f^{-1}(C))$ et $C$.
  4. Montrer que $f(f^{-1}(C))=C$ si et seulement si la fonction $f$ est surjective.

  1. Montrons que $A\subset f^{-1}(f(A))$. En effet, soit $x\in A$, puis $f(x)\in f(A)$. Par la définition de l’image inverse d’un ensemble, on a $x\in f^{-1}(f(A))$. D’où $A\subset f^{-1}(f(A))$.
  2. Supposons que la fonction $f$ soit injective et soit $x\in f^{-1}(f(A))$. Alors $f(x)\in f(A)$. Il existe donc $a\in A$ tel que $f(x)=f(a)$. Ainsi, par injectivité de $f$, on a $x=a\in A$. Par conséquent, $f^{-1}(f(A))\subset A$. De plus, d’après le résultat de la question 1, nous avons $f^{-1}(f(A))= A$.
  3. Montrons $f(f^{-1}(C))\subset C$. En effet, pour $y\in f(f^{-1}(C))$, il existe $x\in f^{-1}(C)$ tel que $y=f(x)$. Mais $x\in f^{-1}(C)$ implique que $y=f(x)\in C$. Ce qu’il fallait démontrer.
  4. Supposons que l’application $f$ soit surjective et soit $y\in C$. Il existe donc $x\in E$ tel que $f(x)=y\in C$. Ce qui implique que $x\in f^{-1}(C)$, et par conséquent $y=f(x)\in f(f^{-1}(C))$. Ainsi $C\subset f(f^{-1}(C))$, et par la question précédente on conclut que $C= f(f^{-1}(C))$.

Exercice 4: ⭐⭐☆☆☆ Soient $E$ et $F$ deux ensembles et $f:E\to F$ une application. Montrer que\begin{align*}f\;\text{est bijective}\;\Longleftrightarrow\;\forall A\subset E,\;f(C_E A)=C_F f(A).\end{align*}

Montrons la condition suffisante $ »\Longleftarrow »$. On a $C_E \emptyset=E$ et $C_F \emptyset=F$. Comme $f(\emptyset)=\emptyset,$ alors par hypothèse on a $F=C_F \emptyset=C_F f\emptyset)=f(C_E \emptyset)=f(E)$. Donc on a montrer que $f(E)=F,$ ce qui signifie que $f$ est surjective. Montrons maintenant que $f$ est injective. Par contra-position, soit $(x,y)\in E$ tel que $x\neq y$. On pose $A=\{x\}$, alors on a $y\in C_E A$. D’où\begin{align*}f(y)\in f(C_E A)=C_F f(A).\end{align*}Par suite, $f(y)\notin f(A)=\{f(x)\}$. Donc $f(x)\neq f(y),$ ce qui montre que $f$ est injective.

Montrons la condition nécessaire $ »\Longrightarrow »$: Supposons que $f$ est bijective. Soit $A\subset E$. Pour tout $x\in C_E A,$ $f(x)\notin f(A),$ sinon il existerai $ain A$ tel que $f(x)=f(a),$ et donc $x=a$ par injectivité de $f,$ ce qui absurde car $x\notin A$. Ainsi $f(x)\in C_F f(A)$. Ce qui entraîne que:\begin{align*}f(C_E A)\subset C_F f(A).\end{align*}Soit maintenant $y\in C_F f(A)$. Comme $f$ est surjective, il existe $x\in E$ tel que $y=f(x)$. Evidemment $x\notin A$ (puisque $y\notin f(A)$). Donc $y\in f(C_E A)$. Par suite:\begin{align*}C_F f(A)\subset f(C_E A).\end{align*}

Applications injectives, surjectives, bijectives

Exercice 1: ⭐☆☆☆☆ Soit X un ensemble. Montrer qu’il n’existe pas de surjection de $X$ sur l’ensemble de ses parties $\mathcal{P}(X)$.

Indication: On pourra raisonner par l’absurde et considérer pour $f:X\to \mathcal{P}(X)$ l’ensemble $A=\{x\in X:x\notin f(x)\}$.

Par l’absurde, supposons que $f$ est surjective. De plus, comme $A\in\mathcal{P}(X),$ il existe $a\in X$ tel que $A=f(a)$. On a deux cas ou bien $a\in A$ ou bien $a\notin A$. Supposons que $a\in A$. Donc $a\notin f(a)=A,$ absurde. Supposons maintenant que $a\notin A,$ donc $a\in f(a)=A,$ absurde. Par conséquent, l’élément $a$ n’appartient ni à $A$, ni à son complémentaire, ce qui est impossible. Par suite, $A$ ne possède pas d’antécédent par $f$, qui est donc non surjective.

Exercice 2: ⭐⭐☆☆☆

  1. Trouver une application injective qui n’est pas surjective.
  2. Chercher une application surjective qui n’est pas injective.
  3. Donner une application qui n’est pas ni injective ni surjective.

  1. Soit $f: \mathbb{N}\to \mathbb{N}$ définie par $f(n)=2^n$ pour tout $n\in\mathbb{N}$. Soient $n,m\in\mathbb{N}$ tels que $f(n)=f(m)$. Ce qui donne $2^n=2^m$. En applique la fonction logarithme, on trouve que $n \ln(2)=m \ln(2)$. D’où $n=m,$ et pas suit $f$ est injective. Si $f$ est était surjective alors il va exister $n\in\mathbb{N}$ tel que $5=f(n)=2^n,$ donc $5$ sera impair, ce qui est absurde, donc $f$ n’est pas surjective
  2. Soit la fonction $g:\mathbb{R}\to [0,+\infty[$ définie par $g(x)=x^2$. Pour tout $y\ge 0,$ on choisi $x=\sqrt{y}$. Il est donc claire que $y=x^2=g(x),$ ce qui implique que la fonction $g$ est surjective. Cette fonction n’est pas injective car $g(1)=g(-1)$.
  3. L’application $f$ de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ qui à tout réel $x$ associe $f(x)=\sin(x)$ n’est pas injective. En effet, pour tout $x\in \mathbb{R}$, $\sin(x)=\sin(x+2\pi)$. L’application $f$ n’est pas non plus surjective, car aucun nombre réel dont la valeur absolut est strictement supérieure à $1$ n’admet d’antécédent.

Exercice 3: ⭐⭐☆☆☆ Soit $f$ l’application définie par\begin{align*}f:\mathbb{Z}^2\to \mathbb{R},\quad (p,q)\mapsto f(p,q)=p+q\sqrt{2}.\end{align*}$f$ est-elle surjective? bijective?

Observons que $\frac{1}{2}$ ne possède pas d’antécédent, sinon il existe $(p,q)\in \mathbb{Z}^2$ tel que $\frac{1}{2}=p+q\sqrt{2}$. Ceci montre que $p+q\sqrt{2}\in\mathbb{Q}$, donc $\sqrt{2}\in \mathbb{Q},$ impossible. Donc forcément $q=0$, et $\frac{1}{2}=p\in \mathbb{Z}$, ce qui est encore absurde. Ainsi $f$ n’est pas surjective et donc pas bijective.

Exercice: ⭐⭐⭐☆☆ Soient $E,F,G$ trois ensembles et $\varphi:F\to G$ une application. On considere l’application $\Phi$ definie par $$ \Phi:\mathscr{F}(E,F)\to \mathscr{F}(E,G),\;\Phi(f)=\varphi\circ f.$$ Montrer que $\Phi$ est bijective si et seulement si $\varphi$ est bijective

  1. Montrons l’implication $ « \Rightarrow »$ :

    $\bullet$ Injectivité de $\varphi$: Soient $a,b\in F$ tels que $\varphi(a)=\varphi(b)$. Maintenant on choisit deux fonction $f,g\in \mathscr{F}(E,F)$ telles que $f(x)=a$ et $g(x)=b$ pour tout $x\in E$. Ainsi $\varphi(a)=\varphi(b)$ implique que $\Phi(f)=\Phi(g)$. Et comme $\Phi$ est injective, car elle est supposee bijective, on a $f=g$. Par suite $a=b$, et donc $\varphi$ est injective.$

    $\bullet$ surjectivité de $\varphi$: Soit $y\in G$ et soit l’application $h:E\to G$ definie par $h(x)=y$ pour tout $x\in E$. Comme $h\in \mathscr{F}(E,G)$ et $\Phi$ surjective, alors il existe une fonction $f\in \mathscr{F}(E,F)$ telle que $\varphi\circ f=\Phi(f)=h$. Soit $u\in E$, alors on a $y=h(u)=\varphi(f(u))$. Si on pose $v=f(u)\in F$, alors $y=\varphi(v)$. Conclusion, on a montrer que pour tout $y\in G$, il existe $v\in F$ tel que $y=\varphi(v)$. Par suite, l’application $\varphi$ est surjective. Par suite Elle est bijective.

  2. Montrons l’implication $ « \Leftarrow »$ :

    $\bullet$ Soit $f,g\in\mathscr{F}(E,F)$ tel que $\Phi(f)=\Phi(g)$, ce qui donne $\varphi\circ f=\varphi\circ g$. Comme l’application $\varphi$ est bijective, alors $$\varphi^{-1}\circ (\varphi\circ f)=\varphi^{-1}\circ (\varphi\circ g).$$ Donc $f=g$. Ainsi $\Phi$ est injective.

    $\bullet$ Soit $\psi\in \mathscr{F}(E,G)$. On pose $f=\varphi^{-1}\circ \psi\in \mathscr{F}(E,F)$. On a donc $\Phi(f)=\psi$. Ainsi $\Phi$ est surjective. Elle est donc bijective.

Exercices sur le carinal d’un ensemble

Exercice 6: Soit A un ensemble fini avec $n$ éléments. Combien de sous-ensembles distincts peut-on former à partir de A ? Montrez que cette réponse est équivalente à $2^n$ en utilisant des arguments ensemblistes.

Considérons l’ensemble $A$ avec $n$ éléments. Pour chaque élément de $A$, nous avons deux choix possibles : inclure cet élément dans un sous-ensemble donné ou ne pas l’inclure. Puisque chaque élément a deux options, et qu’il y a $n$ éléments au total, le nombre total de façons de former des sous-ensembles est le produit de ces choix individuels, soit $2\times 2\times\cdots\times 2=2^n$.

Exercice 7: ⭐⭐⭐⭐ Considérez l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ comme un ensemble. Montrez que cet ensemble est équivalent en cardinalité à l’ensemble des nombres réels $\mathbb{R}$. En d’autres termes, montrez que l’ensemble des fonctions continues est aussi « grand » que l’ensemble des nombres réels.

Méthode 1:

Pour montrer que l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ a la même cardinalité que l’ensemble des nombres réels $\mathbb{R}$, nous allons utiliser une méthode d’argument de diagonalisation similaire à celle utilisée pour montrer que les réels sont non dénombrables.

Considérons l’ensemble des fonctions continues $f : \mathbb{R} \to \mathbb{R}$. Pour chaque fonction $f$, nous pouvons associer une séquence infinie de nombres réels ${f(x_n)}$ pour une séquence spécifique de points $x_n$ dans $\mathbb{R}$.

Maintenant, pour construire une fonction continue $g$ à partir de cette séquence, nous allons choisir $g(x)$ de manière à ce qu’il soit différent de $f(x)$ pour tout $x$ dans $\mathbb{R}$. Pour cela, nous allons construire $g$ de manière diagonale :

Pour chaque $n \in \mathbb{N}$, choisissons un point $x_n$ dans $\mathbb{R}$ tel que $|x_n| > n$ (c’est possible car $\mathbb{R}$ est non borné). Ensuite, choisissons $g(x_n)$ de sorte qu’il soit différent de $f(x_n)$ et différent de tous les $g(x_i)$ pour $i < n$.

La fonction $g$ ainsi construite sera différente de chaque fonction $f$ pour au moins un point $x_n$ et donc, elle est différente de toutes les fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$. Ainsi, nous avons établi une bijection entre l’ensemble des fonctions continues et un sous-ensemble strict de $\mathbb{R}$.

Cela montre que l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ a une cardinalité au moins aussi grande que celle de $\mathbb{R}$.

Pour montrer la bijection complète, nous pouvons utiliser la fonction identité $h : \mathbb{R} \to \mathcal{C}(\mathbb{R})$ qui associe à chaque nombre réel $r$ la fonction constante $h(r)(x) = r$. Cette fonction est continue, et elle établit une bijection entre $\mathbb{R}$ et un sous-ensemble des fonctions continues. Donc, les ensembles ont la même cardinalité.

Ainsi, nous avons montré que l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ a la même cardinalité que l’ensemble des nombres réels $\mathbb{R}$.

Méthode 2:

Pour montrer que l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ est en bijection avec l’ensemble des nombres réels $\mathbb{R}$, nous devons construire une bijection explicite entre ces deux ensembles. Une manière de faire cela est d’utiliser la représentation décimale des nombres réels et de considérer les fonctions continues associées.

Soit $\mathcal{C}(\mathbb{R})$ l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$, et soit $\mathbb{R}$ l’ensemble des nombres réels. Nous allons construire une bijection $f : \mathcal{C}(\mathbb{R}) \to \mathbb{R}$.

Considérons une fonction continue $g \in \mathcal{C}(\mathbb{R})$. Nous allons attribuer à chaque fonction $g$ un nombre réel unique. Pour ce faire, nous allons utiliser la représentation décimale des nombres réels. Prenons la valeur de la fonction $g$ en $x = 0$ et l’interprétons comme la partie entière du nombre réel que nous construisons. Ensuite, nous attribuons la partie décimale du nombre réel en utilisant les valeurs de $g$ dans les décimales successives : $g(0.1)$, $g(0.01)$, $g(0.001)$, etc.

Formellement, pour une fonction $g \in \mathcal{C}(\mathbb{R})$, nous construisons le nombre réel $f(g)$ comme suit :$$ f(g)=\sum_{n=1}^{+\infty} g(10^{-1}) \times 10^{-1}.$$ Maintenant, montrons que cette construction établit une bijection entre $\mathcal{C}(\mathbb{R})$ et $\mathbb{R}$ :

Injection : Supposons que $f(g_1) = f(g_2)$ pour deux fonctions continues $g_1$ et $g_2$. Cela signifie que pour chaque $n$, $g_1(10^{-n}) \times 10^{-n} = g_2(10^{-n}) \times 10^{-n}$. Étant donné que $10^{-n}$ peut être arbitrairement petit, cela implique que $g_1(x) = g_2(x)$ pour tout $x \in \mathbb{R}$. Ainsi, $g_1 = g_2$, montrant l’injectivité.

Surjection : Pour tout nombre réel $r \in \mathbb{R}$, nous pouvons construire une fonction continue $g_r$ de manière à ce que $f(g_r) = r$. Il suffit de définir $g_r(x)$ comme la partie entière de $r$ plus la somme partielle des décimales, obtenues en utilisant la représentation décimale de $r$.

La bijection $f : \mathcal{C}(\mathbb{R}) \to \mathbb{R}$ est donc établie, montrant que l’ensemble des fonctions continues de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ est en bijection avec l’ensemble des nombres réels $\mathbb{R}$. En d’autres termes, ces deux ensembles ont la même cardinalité, ce qui signifie que l’ensemble des fonctions continues est aussi « grand » que l’ensemble des nombres réels.

Exercice 8: ⭐⭐⭐⭐ Soit $A$ un ensemble infini et $B$ un sous-ensemble propre (c’est-à-dire non égal à $A$) de $A$. Montrez que l’ensemble des applications de $A$ dans $B$ est également infini.

Taille de $A$ et $B$ : Puisque $A$ est infini et que $B$ est un sous-ensemble propre de $A$, il existe une bijection (correspondance bijective) entre $A$ et un sous-ensemble propre de lui-même, disons $C \subseteq A$. En d’autres termes, il existe une bijection $f : A \to C$.

Construction des applications : Considérons l’ensemble de toutes les applications possibles (fonctions) de $A$ vers $B$. Notons cet ensemble $\mathscr{M}$. Nous allons montrer que $\mathscr{M}$ est infini.

Applications Injectives : Pour chaque élément $c$ dans $C$, nous pouvons construire une application injective $g_c : A \to B$ de la manière suivante :

Pour chaque élément $x$ dans $A$ :

  • Si $x$ est dans $C$ (c’est-à-dire $x = f^{-1}(c)$ pour un certain $c$ dans $C$), alors $g_c(x) = f^{-1}(c)$, ce qui associe $x$ à son élément correspondant $c$ dans $C$.
  • Si $x$ n’est pas dans $C$, alors $g_c(x)$ peut être n’importe quel élément dans $B$ (puisque $B$ est un sous-ensemble propre de $A$, il a au moins un élément qui n’est pas dans $C$). Cela nous donne un choix infini pour la correspondance de $x$.

Puisqu’il y a une infinité d’éléments dans $C$ (qui est en correspondance bijective avec $A$), il existe une infinité d’applications injectives $g_c : A \to B$, chacune correspondant à un $c$ unique dans $C$.

Ensemble Infini d’Applications : Puisque chaque $c$ dans $C$ génère une application injective $g_c$ unique, et qu’il y a une infinité de ces $c$, nous avons un ensemble infini d’applications injectives de $A$ vers $B$. Cet ensemble d’applications est un sous-ensemble de $\mathscr{M}$.

Conclusion : Nous avons montré qu’il existe un sous-ensemble infini de l’ensemble $\mathscr{M}$ de toutes les applications possibles de $A$ vers $B$. Par conséquent, $\mathscr{M}$ lui-même doit également être infini.

Exercices sur l’ordre

Exercice 9: Soit $A=\{a,b,c,d\}$ et définissez une relation $\preccurlyeq$ sur $A$ comme $$ \{ (a,a),(a,c),(b,b),(b,c),(c,c),(c,d),(d,d)\}.$$ Déterminez si $\preccurlyeq$ est un ordre partiel sur $A$. Si oui, trouvez les éléments maximaux et minimaux, et identifiez les chaînes et les antichaînes.

Pour déterminer si $\preccurlyeq$ est un ordre partiel sur, nous devons vérifier trois propriétés : la réflexivité, l’antisymétrie et la transitivité.

Réflexivité : Pour chaque $x\in A$, $x\preccurlyeq x$ doit être vrai. À partir de la relation donnée, nous voyons que $(a,a),(b,b),(b,c),(c,c),(d,d)$ sont inclus, ce qui satisfait la réflexivité.

Antisymétrie : Pour chaque $x,y\in A$, $x\preccurlyeq y$ et $y\preccurlyeq x$ implique $x=y$. Nous voyons que $(a,c)$ est incluse dans la relation, mais $(c,a)$ ne l’est pas. Cela viole l’antisymétrie

ransitivité : Pour chaque $x,y,z\in A$, si $x\preccurlyeq y$ et $y\preccurlyeq w,$ alors $x\preccurlyeq z$ doit être vrai. Nous voyons que $(a,c)$ et $(c,d)$ sont incluses, mais $(a,d)$ ne l’est pas. Cela viole la transitivité.

Puisque à la fois l’antisymétrie et la transitivité sont violées, la relation $\preccurlyeq$ n’est pas un ordre partiel sur $A$.

Éléments Maximaux et Minimaux : Dans ce cas, il n’y a pas d’éléments maximaux ni minimaux, car la relation n’est pas un ordre partiel.

Chaînes et Antichaînes : Puisque la relation n’est pas un ordre partiel, les concepts de chaînes (ensembles totalement ordonnés) et d’antichaînes (ensembles où aucun élément n’est en relation) ne s’appliquent pas.

Exercice 10: Considérez l’ensemble de tous les nombres réels et définissez une relation $R$ comme suit: $xRy$ si et seulement si $|x|\le |y|$. Est-ce que $R$ est un ordre partiel sur l’ensemble des nombres réels ? Si oui, prouvez-le. Sinon, expliquez pourquoi et identifiez quelles propriétés sont violées.

Il est facile de voir que $R$ est réflexive et transitive. Portant $R$ n’est pas antisymétrie. En effet, on prend $x=2$ et $y=-2$. On a $|2|\le |-2|$ et $|-2|\le |2|$, mais $2\neq -2$. Ceci viole la propriété d’antisymétrie. Ainsi la relation $R$ n’est pas un ordre partiel sur l’ensemble de tous les nombres réels.

Exercice 11: ⭐⭐⭐⭐ Considérez deux ensembles ordonnés A et B. Une application $f : A \to B$ est dite isomorphisme d’ordre si elle préserve l’ordre, c’est-à-dire que pour tous $x, y \in A$, si $x \leq y$ alors $f(x) \leq f(y)$. Montrez qu’un isomorphisme d’ordre entre deux ensembles ordonnés A et B est nécessairement bijectif.

Pour montrer que tout isomorphisme d’ordre entre deux ensembles ordonnés A et B est nécessairement bijectif, nous allons démontrer à la fois l’injectivité et la surjectivité de l’application $f : A \to B$.

Injectivité : Supposons par l’absurde que $f$ n’est pas injective, c’est-à-dire qu’il existe $x_1, x_2 \in A$ tels que $x_1 \neq x_2$ mais $f(x_1) = f(x_2)$. Comme A est un ensemble ordonné, nous pouvons supposer sans perte de généralité que $x_1 < x_2$.

Puisque $f$ est un isomorphisme d’ordre, cela impliquerait que $f(x_1) \leq f(x_2)$. Cependant, nous avons également $f(x_1) = f(x_2)$, ce qui contredit l’ordre strict $f(x_1) < f(x_2)$.

Donc, notre supposition initiale d’une non-injectivité est incorrecte, et nous pouvons conclure que $f$ est injective.

Surjectivité : Supposons maintenant que $f$ n’est pas surjective, c’est-à-dire qu’il existe un élément $y \in B$ qui n’est pas dans l’image de $f$. Cela signifie qu’il n’existe pas d’élément $x \in A$ tel que $f(x) = y$.

Puisque $A$ est un ensemble ordonné et $B$ est un ensemble ordonné, il est possible que certains éléments de $B$ soient « sautés » dans l’image de $f$. Cependant, cela contredirait le fait que $f$ est un isomorphisme d’ordre. En effet, si $y$ est un élément de $B$ qui est « sauté », alors il n’y aurait pas d’élément $x$ correspondant dans $A$ tel que $f(x) = y$, et cela violerait la propriété de préservation de l’ordre.

Par conséquent, notre supposition initiale d’une non-surjectivité est incorrecte, et nous pouvons conclure que $f$ est surjective.

Conclusion : Ayant montré à la fois l’injectivité et la surjectivité de $f$, nous pouvons conclure que $f$ est bijective.

En résumé, tout isomorphisme d’ordre entre deux ensembles ordonnés A et B est nécessairement bijectif. Cela signifie que l’isomorphisme d’ordre préserve non seulement les relations d’ordre, mais aussi les correspondances entre les éléments des ensembles.

Remarque: on peut aussi définir d’autres types de relations sur un ensemble, comme les relations d’ordre.